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Graines de Souris - Le blog de Sue-Ricette
13 décembre 2017

Les Proies

les-proies- En pleine guerre de Sécession, un caporal nordiste échappe à un brasier et trouve refuge dans un pensionnat pour jeunes filles confédéré. Mais l'intrusion soudaine d'un mâle vient perturber la vie des huit femmes qu'abrite encore l'institution, huit recluses pétries de valeurs puritaines et de pulsions refoulées. Objet de tous les fantasmes, le soldat va s'employer à les incarner avec un art consommé de la manipulation, jusqu'à une nuit où tout bascule. -

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Mon avis :

J'ai lu ce roman pour le Pumpkin Autumn Challenge, car le résumé laissait entendre que c'était un thriller terrifiant, un huit-clos angoissant, un "conte gothique démentiel" selon la remarque de Stephen King sur la quatrième de couverture...

Au final, j'ai été déçue. Entre une action inexistante, des personnages creux, naïfs et niais, une histoire qui n'avance pas et une fin plate et inintéressante... ma lecture des Proies aura été laborieuse et décevante !

En trois points, je vous propose de découvrir le livre de Thomas Cullinan :)

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  • La lenteur du récit : on s'ennuie...

Je vais être honnête, Les Proies n'est pas le thriller haletant auquel on peut s'attendre en lisant le résumé. On en est loin, puisque l'action ne commence à apparaître que vers 300 - 350 pages... sur environ 700 pages que compte le livre ! J'ai donc été déçue de ce point de vue-là, car le rythme est lent, très lent.

L'histoire n'avance pas, et les 350 premières pages englobent une journée dans la vie de la pension pour jeunes filles, c'est-à-dire le jour de l'arrivée du soldat blessé. La seconde moitié ne rattrape pas cette lenteur extrême, le tout reste très plat : l'intrigue n'évolue pas, et à la fin le lecteur se retrouve à peu près au même point qu'au début...

En bref, je me suis ennuyée, et j'ai dû me forcer pour continuer à lire le roman de Thomas Cullinan. Je n'aime pas abandonner un livre en cours de route, car tout peut basculer en quelques pages, mais je n'ai pas réussi à accrocher sur le rythme et l'évolution de cette histoire. À cause de cette lenteur, l'effet attendu par le lecteur, le coté thriller des Proies, disparaît presque complètement.

Il ne disparaît pas totalement malgré tout, mais c'est plus une ambiance malsaine qui émane de ce récit, qu'une note d'angoisse palpable et d'attente insoutenable...

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  • L'ambiance : malsaine mais pas terrifiante !

Dans ce roman, l'atmosphère est pesante, trouble et malsaine. Sans vous spoiler quoi que ce soit, l'auteur nous laisse penser pendant une bonne partie de l'histoire que le caporal McBurney est un pervers, un manipulateur et un opportuniste. C'est un point assez embarrassant, car la plupart des personnages féminins sont des adolescentes âgées de 11 à 17 ans. Cela donne à chaque action, chaque geste, chaque pensée, un coté dérangeant.

La personnalité de McBurney n'est en réalité pas celle que l'auteur cherche à nous faire croire, mais le retournement de situation qui nous est proposé ne surprend pas le lecteur dans le bon sens du terme : on s'en étonne, mais c'est évoqué très rapidement, trop même... et cela rend l'effet de surprise inefficace ! De plus, Les Proies ne comporte presque aucun suspens. L'ambiance est malsaine, mais pas angoissante. Lorsque je l'ai lu, je n'ai pas eu l'impression de lire un thriller, ni un roman policier ou à suspens.

La chute de ce livre n'arrange rien, car avec la lenteur du récit et l'atmosphère plutôt déroutante, le lecteur s'attend à une fin en apothéose...! Malheureusement, les dernières pages restent plates et Thomas Cullinan nous offre une fin qui, je trouve, n'en est pas une.

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  • Les personnages : mais comment est-ce possible ?!

Tous les points que j'ai évoqués jusqu'à maintenant forment un tout avec les personnages, qui sont en quelque sorte le gros défaut de cette histoire. Après McBurney, qui est manipulateur, opportuniste et pervers (jusqu'à un certain point, comme je l'ai dit plus haut), viennent les protagonistes féminins. L'auteur nous offre une palette de femmes et de jeunes filles énervantes, crédules, naïves et niaises !

Les dirigeantes du pensionnat, Harriet et Martha Farnsworth, sont des femmes assez réfléchies au début, mais qui se laissent rapidement décontenancer avec l'arrivée du caporal McBurney. Elles tentent de conserver leur autorité sur les pensionnaires de l'établissement, mais perdent peu à peu leur sérieux. Sous son air timide, Miss Harriet se révèle être quelqu'un d'extraverti, à l'inverse de sa soeur, qui est sévère à l'extérieur mais humaine voire un peu molle à l'intérieur.

Les jeunes filles, quant à elles, ne font que minauder et essayer d'attirer l'attention de McBurney, certaines par pure amitié, d'autres par envie. Les plus jeunes, comme Amelia et Marie, ne remarquent pas vraiment la personnalité ambiguë du caporal, qui s'emploie à être un ami, un confident, une épaule pour pleurer... J'ai du mal à accepter leur attitude, même si leur jeune âge peut atténuer les choses, mais elles m'ont paru aveugles à plusieurs reprises : McBurney a parfois des paroles ou des gestes assez équivoques sur ses intentions, mais on dirait que personne ne s'en rend compte.

De plus, j'ai trouvé les différents personnages assez creux. Thomas Cullinan propose au lecteur un roman choral, c'est-à-dire avec plusieurs points de vue : chaque chapitre se place dans la tête d'un personnage. Dans Les Proies, tous les personnages féminins sont mis en avant. On découvre les moindres recoins de leur cerveau, ce qu'elles pensent, ce qu'elles se disent entre elles. Pourtant, j'ai eu l'impression que ce que chacune racontait était creux : beaucoup de dialogues, de récit, mais c'était en quelque sorte parler pour ne rien dire !

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En résumé, je n'ai pas aimé ma lecture et je ne vous recommande pas ce livre. Je ne relirai pas Les Proies, le rythme est lent et long, l'histoire véhicule des messages plutôt malsains, et met en scène des personnages inintéressants et énervants. Dommage, parce que ce roman avait du potentiel, notamment au niveau des idées de l'auteur : moins de blablatages, plus d'action, et une fin digne d'un thriller. Tout cela aurait pu être mieux exploité et mis en forme, pour nous offrir un véritable huit-clos angoissant et haletant.

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Détails sur ce livre :

Les Proies, publié aux éditons Rivages

Collection : Noir

Auteur : Thomas Cullinan

Nombre de pages : 668 pages

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Je vous dis à très bientôt pour un prochain article et je vous souhaite de faire de belles lectures.

Sue-Ricette

117325945

Lu pour le Pumpkin Autumn Challenge, dans la catégorie Hurlons dans les Bois

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Commentaires
C
superbement bien expliqué ! bravo <br /> <br /> bon après je suis très difficile pour les livres donc mon avis il faut pas en tenir compte :) <br /> <br /> J'admire comment tu décris et expliques tout ! <br /> <br /> bon weekend ! bon mois de décembre
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C
Je l'ai lu il y a quelques années, je n'en garde pas un super souvenir :(
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P
Bref, à oublier ! Je suis contente (l'auteur certainement moins) que tu n'aimes pas un livre. C'est bien de le dire. J'espère que le prochain te plaira beaucoup plus. Belle soirée.
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L
Coucou Sue-Ricette !<br /> <br /> <br /> <br /> Le voilà enfin ton avis sur ce livre :D<br /> <br /> Je vois que j'avais eu raison de me méfier finalement!<br /> <br /> <br /> <br /> Bonne soirée,<br /> <br /> L'écureuil
Répondre
L
Je n'avais pas entendu parler de ce livre mais je vais pas m'attarder dessus ... La longueur et le côté malsain me donnent pas du tout envie, au contraire ! Heureusement que c'est ta seule mauvaise lecture du challenge ! bisous :)
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