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Graines de Souris - Le blog de Sue-Ricette

15 novembre 2021

Des oiseaux sur la branche

des-oiseaux-sur-la-branche- Fabrice est désespérément amoureux d'Isabelle. C'est un adolescent bercé par des lectures romantiques. Sa quête d'un amour absolu est-elle vouée à l'échec ?

Roman en partie autobiographique, cette histoire mêle amour, humour et drame social. -

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Mon avis :

Je tiens à remercier Brice Milan, l'auteur de ce roman, de m'avoir accordé sa confiance pour la lecture et la critique de son livre.

Revivre ses jeunes années au fil des pages... Se souvenir, se rappeler l'insouciance d'autrefois, la jeunesse envolée, les rêves brisés, les illusions perdues. Se raccrocher au présent, à la réalité, tout en contemplant ce qui fut le nous d'hier. Se replonger dans le passé, observer son existence et se dire que le meilleur, malgré tout, reste à venir.

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  • Un saut dans le temps

Au détour d'une centaine de pages, Brice Milan nous emmène dans les méandres de son adolescence. Période compliquée s'il en est, la vie de tout un chacun se construit pourtant différemment d'une personne à l'autre, et d'aucuns diront que leurs jeunes années ne subirent pas le moindre accroc et filèrent à la vitesse de l'éclair dans un enthousiasme notoire ! C'est là la magie de l'être humain et de son existence : le monde n'est ni mauvais ni bon, ni tout noir ou tout blanc. Rien n'est jamais facile, mais le quotidien, aussi lourd puisse-t-il être à supporter parfois pour certain(e)s, peut se voir allégé de bien des façons...

L'auteur s'applique ainsi à nous embarquer aux côtés du jeune homme timide mais rebelle qu'il était alors, timoré mais imprévisible, sensible mais volontaire. Les incessantes interrogations existentielles inévitablement liées à l'adolescence font partie de ses journées rythmées par les cours au lycée, les amitiés, les découvertes, une famille atypique et les premiers émois amoureux... Fasciné par Isabelle, une fille de son établissement, le jeune Fabrice en perd presque la raison et ne voue ses journées qu'à sa rébellion intérieure et à l'étendard rouge passion brandi fièrement par son coeur envoûté, mais maladroit.

Car oui, la puberté est une période difficile, émotionnellement parlant, et certain(e)s vont mieux la vivre que d'autres. Les changements bouleversent notre perception des choses, notre corps, notre façon d'être, nos sentiments... C'est un chamboulement à nul autre pareil que l'auteur va, de son côté, vivre comme une deuxième naissance. Pour lui, son adolescence est synonyme d'apprentissages, de remises en question, de compréhension, d'objectifs à atteindre, de questionnements parfois nombreux et interminables... C'est une sorte de renouveau interne, tant sur le plan intellectuel, que spirituel ou encore sentimental. Brice Milan va ainsi aller à la rencontre de son moi du passé, il va presque dialoguer avec lui, lui souffler les bons mots, les bonnes réactions, lui donner l'impulsion nécessaire, la force, la motivation, le courage d'affronter ses peurs et d'aller au devant de ses sentiments les plus profonds.

C'est un voyage dans le temps, une rencontre spatiale et temporelle pleine d'émotion qui, à sa manière, nous permet de grandir, de mûrir, de poser sur notre propre existence, passée ou présente, un regard neuf, plus averti et réfléchi. L'auteur nous offre la possibilité de confronter notre point de vue actuel à celui de notre jeunesse, à ce que nous étions hier, pour pouvoir faire le point avec nous-mêmes, par rapport à ce que nous sommes devenu(e)s aujourd'hui. Avons-nous suivi nos rêves ? Nos attentes d'autrefois sont-elles comblées ? Sommes-nous heureux ? Autant de questions qui, lorsque nous regardons en arrière, nous apparaissent de manière limpide ou un peu floue...

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  • La force de l'écrit

Face à ses innombrables tourments de jeune homme, Brice Milan cherche un exutoire, une passion alternative à son amour fou pour la belle Isabelle. Il trouve donc refuge dans la poésie, la contemplation lyrique, la plainte romantique, la mélancolie rêveuse, le charme doux, sensuel, mais toujours passionnel et puissant, rocambolesque même. S'adonnant corps et âme à l'écriture, il se perd en rimes, strophes, alexandrins et autres caractéristiques poétiques... Sa fébrilité décuple son coup de foudre pour sa camarade de classe, saisit à bras le corps son irréductible désir, embrase ses sens et enveloppe son coeur d'une aura tout à la fois tendre et sauvage. Il brûle de déclarer sa flamme, bouillonne de l'intérieur d'embrasser celle qui lui fait déraisonnablement tourner la tête ! Y parviendra-t-il ? Ou bien, au contraire, va-t-il chuter du haut de ses nuages cotonneux dans lesquels il se perdait, se noyait, s'abrutissait d'un amour peut-être voué à ne jamais exister ? Qui sait...

À travers ce roman, l'on retrouve ainsi la plume vivante et visuelle de Brice Milan, son style interrogatif et plaisantin, taquin, coquin parfois. Des oiseaux sur la branche se lit l'esprit léger, laissant naître aux coins des lèvres des petits sourires mutins à la lecture des bêtises de l'auteur, de ses bévues d'adolescent étourdi, de ses frasques aussi étonnantes qu'improbables...

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En résumé, Des oiseaux sur la branche est une très bonne lecture pour moi ! C'est drôle, c'est frais et plaisant, intelligent et bien construit. Une petite lecture à lire pour découvrir les tribulations d'un jeune homme éperdu d'amour, de rêves grandioses, épris de liberté, de sensations fortes, en quête de bonheur, d'un idéal insaisissable, peut-être fantasmagorique, mais toujours à la poursuite d'un moi intérieur profond et véritable...

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Détails sur ce livre :

Des oiseaux sur la branche, autoédité en ebook

Auteur : Brice Milan

Nombre de pages : 136 pages (au format numérique)

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Je vous dis à bientôt pour un prochain article et je vous souhaite de faire de belles lectures.

Sue-Ricette

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8 novembre 2021

2040 : Coquelicots et bleuets

2040-coquelicots-bleuets- Entre la Bretagne et la Réunion, Mahavel cherche les traces de son histoire familiale...
Au cœur de la société française de 2040, Mahavel, une jeune femme de 20 ans, fait une rencontre qui risque de définitivement bouleverser sa vie. Jour après jour, elle est amenée à se questionner sur son passé, son présent et son avenir, mais aussi à voyager entre sa région natale, la Bretagne, et sa terre d’origine, l’île de la Réunion. À travers un cadre spatio-temporel à la fois historique et futuriste, Mahavel nous emmène à la découverte de son histoire familiale.

Des nouvelles technologies à la santé, en passant par l’éducation et l’alimentation, Mahavel fait un bond dans le temps qui nous fait réfléchir et prendre conscience des enjeux majeurs actuels. -

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Mon avis :

Je tiens à remercier Colline Hoarau, l'auteure de ce roman, de m'avoir accordé sa confiance pour la lecture et la critique de son livre.

Que sera notre monde dans vingt ans ? À quoi ressemblera-t-il ? La société telle que nous la connaissons sera-t-elle la même demain ? Les enjeux majeurs de notre présent seront-ils finalement endigués dans le futur, ou bien seront-ils, au contraire, encore pire ? Colline Hoarau se propose de répondre à ces questionnements à travers une courte histoire d'anticipation et de réflexion, où le voyage entre ses deux terres de coeur, la Bretagne et La Réunion, invente et réinvente l'Histoire humaine...

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  • Et si...

Choisirions-nous de vivre dans un monde presque entièrement remodelé et basé sur la prédominance technologique ? Accepterions-nous d'être identifiés, suivis en temps et en heure, où que nous allions ? Que notre mode de vie, notre santé, nos besoins, nos interdits et tant d'autres choses, soient connus de tous, analysés, scannés, conservés et que nos préférences orientent, guident et dictent notre vie de tous les jours ? Une éducation presque totalement numérique, et ce, dès le plus jeune âge ; un conditionnement mental et physique adapté à chacun(e) en fonction de ses capacités, une surveillance accrue et optimale du développement intellectuel, de la croissance et de nombreux autres facteurs... Limitation des contacts humains, tracking, restrictions sanitaires, omnipotence des machines, sont autant de détails qui émaillent la vie en 2040. L'auteure présente ainsi un monde refait, quelque peu désabusé, mais qui a su se relever et faire face aux différents enjeux planétaires de notre époque actuelle. Qu'ils soient d'ordre social, sociétal, politique, environnemental, éducationnel, médical ou autre, les sujets abordés par Colline Hoarau sont nombreux, variés et traités avec sérieux et créativité.

Comment, en effet, se figurer la France de 2040 alors que nous voilà tout juste à l'aube des années 2020 ? C'est un pari risqué, et ce roman ose se frotter à l'inconnu, il ose imaginer, émettre, supposer, inventer, créer... Si la plupart des éléments mis en place rendent le tout très concret, presque palpable, il en est qui demeurent assez introductifs, peu exploités en profondeur. Là où la romancière s'applique à donner vie à son univers futuriste, à le rendre aussi réel que possible, narrant au lecteur l'histoire d'une France en perdition entre 2020 et 2040, vingt années de combats, de révoltes, de rébellions, de manifestations, de cris d'alarme, ses personnages principaux, Mahavel et Ferdinand, restent plutôt en retrait. Bien que l'on découvre d'où ils viennent et qui ils sont, certains passages les concernant semblent bâclés, presque écrits sans s'appesantir sur les faits transmis par l'intrigue. Je pense notamment à la fin de ce livre qui, sans vous spoiler quoi que ce soit, aurait mérité, à mon sens, de se voir prolongée, mieux expliquée pour que celui ou celle qui se plonge dans cette histoire n'en ressorte pas avec une saveur douce-amère en bouche...

Il en découle des émotions mitigées, un ressenti en demi-teinte, une impression de manque, de rapidité indéniable au bout des quelques cent cinquante pages que comporte l'ouvrage. L'on se retrouve ainsi légèrement frustré(e)s, notre curiosité n'est pas satisfaite, il y a comme un trou béant, comme une crevasse au coeur même de l'intrigue. Colline Hoarau nous présente les faits, et j'ai par moments regretté ce sentiment tenace et inflexible d'être confrontée à un essai ou un documentaire, plus qu'à un roman de fiction qui, pourtant, se veut réaliste. Je n'ai pas réussi à m'attacher aux personnages, une sorte de barrière invisible m'empêchait de réellement les apprécier. Mahavel m'a par exemple fait un peu tiquer : elle est au coeur de l'histoire, mais semble totalement transparente, insipide, sans personnalité déterminée. J'ai trouvé cela dommage, car 2040 : Coquelicots et bleuets possède un véritable potentiel en tant que roman d'anticipation et de réflexion... Mais à mon sens, son côté futuriste empiète trop sur ses qualités humaines qui, malheureusement, transparaissent trop peu au fil des pages.

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  • Savoir apprivoiser sa lecture

Malgré tout, 2040 : Coquelicots et bleuets est un livre qui vaut le détour pour sa vision des choses quelque peu hors norme, son sens aigu de la créativité, sa revalorisation historique, son côté initiatique et spirituel, ses démarches engagées et nombreuses, ses idées... Le concept imaginé par l'auteure est très intéressant, et même si j'ai passé un bon moment de lecture, au cours de laquelle j'ai découvert notre potentiel avenir, j'aurais apprécié une ligne directrice qui soit moins sérieuse, plus sentimentale, moins documentaire et plus lyrique, davantage porteuse d'émotions, pour donner vie à une histoire aussi constructive que vibrante, aussi rationnelle que fascinante ! J'en serais, je pense, ressortie bien plus grandie, bien plus touchée par le destin de Mahavel, par ses racines, ses origines, son passé...

Mais ce ne fut pas le cas et c'est pour moi le point noir de cette lecture. Tout va trop vite, tout est présenté et rédigé tel un exposé aux allures complexes, et l'auteure ne laisse pas le temps au récit de se développer, de mûrir, d'emmagasiner le flux de ses protagonistes pour ne pas seulement les faire interagir, mais aussi, et surtout, qu'ils vivent, qu'ils respirent, qu'ils apprennent, qu'ils dégagent une once d'humanité, pour ne pas uniquement se contenter de déballer des anecdotes historiques, familiales, géographiques, etc. C'est là mon seul regret, car à mes yeux, cela dénature les messages bienveillants délivrés par ce roman.

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En résumé, 2040 : Coquelicots et bleuets est une bonne lecture, mais sans plus. J'aurais aimé pouvoir dire que j'ai été happée par le récit de la première à la dernière page, mais tout transparaissait de manière trop rigoureuse, quasi robotique. Le style est assez incisif par moments, laissant peu de place, je trouve, au rêve et à l'évasion... Dommage, car oui, les idées ne manquent pas, elles sont là et ne demandent qu'à être retravaillées pour conférer à l'histoire son potentiel véritable.

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Détails sur ce livre :

2040 : Coquelicots et bleuets, publié aux éditions NomBre7

Auteure : Colline Hoarau

Nombre de pages : 164 pages

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Je vous dis à bientôt pour un prochain article et je vous souhaite de faire de belles lectures.

Sue-Ricette

1 novembre 2021

Dolce Vita & nouveaux départs - Tome 1

dolce-vita-1- Roxane, Caroline, Johanna et Lucie s’étaient promis de partir en vacances ensemble une dernière fois avant de débuter leur carrière professionnelle. C’est ainsi qu’en ce mois de juillet 2019, elles débarquent à Venise, sans se douter un instant que les rencontres qu’elles vont y faire changeront à jamais leur vision des choses. Et peut-être même leur vie entière…

De Venise à Étretat, en passant par Rome, Évry et Aix-en-Provence, plongez dans cette saga estivale et laissez-vous surprendre par la magie des rencontres inattendues et le caractère déroutant des premiers émois. -

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Mon avis :

Je tiens à remercier Ninon Amey, l'auteure de ce roman, de m'avoir accordé sa confiance pour la lecture et la critique de son livre.

L'hiver est à nos portes, c'est un fait ! Et pour oublier la grisaille ambiante, rien de mieux qu'une jolie romance estivale pour s'évader, rêver, voyager, tomber amoureuse... Ninon Amey nous entraîne cette fois-ci dans une aventure haute en couleurs, faite de joies, de drames, de quiproquos, de fous rires, de doutes, de larmes aussi... Mais toujours dans un esprit convivial et chaleureux, comme elle seule en a le secret !

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  • Voyage, voyage...

Embarquement immédiat pour un road trip littéraire ! S'envoler pour l'Italie, voguer sur les eaux vénitiennes, se perdre en plein coeur des rues romaines, puis rouler sur les autoroutes françaises, s'arrêter à Aix-en-Provence, remonter vers Évry, Étretat... Ninon Amey nous prend par la main et nous emmène aux côtés de quatre amies aussi attachantes qu'originales. On y découvre ainsi Roxane, Lucie, Johanna et Caroline, quatre jeunes femmes opposées par leurs caractères respectifs, mais liées par des liens indéfectibles, unies dans l'adversité, complices, solidaires, compréhensives les unes des autres.

L'auteure fait le choix de ne pas se placer d'un seul point de vue pour traiter son histoire. Ainsi, les différents chapitres se suivent mais s'approprient la vision de chacune des quatre héroïnes. Autre surprise également, la construction de l'histoire se scinde en plusieurs parties dédiées aux personnages masculins du roman. Ce premier tome se veut donc polyphonique et accorde à chaque protagoniste une place importante au sein de l'intrigue. Car au fil des pages, tout s'imbrique, et le récit, qui de prime abord, à la lecture du résumé, peut sembler linéaire et sans saveur particulière, se développe et se complexifie. Les lecteurs et lectrices que nous sommes apprivoisent le roman autant que celui-ci s'adapte à eux, et Ninon Amey crée une ambiance où le merveilleux côtoie sans peine le tragique. Les destins de tous les personnages se frôlent, se croisent, s'entrechoquent parfois, vont et viennent, s'arrêtent au détour d'une rencontre, se bouleversent et s'unissent finalement.

Dolce Vita & nouveaux départs, c'est un peu le roman d'une vie, car chacun(e) d'entre nous est susceptible de se reconnaître, de se (re)trouver à travers les lignes qui s'enchaînent, les chapitres qui se succèdent, les personnages qui évoluent, murissent et nous apportent un avis neuf, plus posé, sur des expériences que nous avons peut-être connues au cours de notre existence, qui nous ont marqués, nous ont impactés d'une certaine manière. Ninon Amey amène une réflexion, un cheminement spirituel et intellectuel, elle pose les bases d'une route qui, au-delà d'une simple escapade littéraire, suscite chez son public des émotions vives, intenses, qui happe son lectorat et ne le laisse, une fois la dernière page tournée, que pour mieux le retrouver ensuite dans le tome 2 paru en octobre (mais que je n'ai pas encore lu, pour le moment).

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  • Ninon Amey : auteure phare de l'autoédition

Que vous aimiez vous plonger de temps à autre dans un roman indépendant, autoédité, ou que vous soyiez un consommateur régulier d'auteur(e)s ne se rattachant à aucune maison d'édition, vous trouverez, j'en suis certaine, chez Ninon Amey, votre dose de bonheur livresque ! Sous couvert de romances tendres et magiques, elle s'attache cependant à traiter de sujets profonds, variés, sérieux et qui parfois peuvent nous toucher au quotidien. Dans Dolce Vita & nouveaux départs, il est par exemple question d'hypersensibilité, de violences conjugales, de situations sociales précaires, de deuils, de relations amoureuses arrangées, de sexisme et de féminisme... Les thématiques ne manquent pas et font honneur à la prose de l'auteure, autant que celle-ci met en lumière de manière concise et ludique ces points importants qui, malheureusement, sont trop peu, à mon sens, soulevés dans la littérature.

Ce premier opus est une lecture doudou, sans hésitation aucune, mais je dirais qu'il apporte, comme tant d'autres ouvrages de Ninon Amey, une dimension nouvelle à la romance. Oui, les codes romantiques sont, pour les plus terre-à-terre, vus et revus, les clichés et autres stéréotypes du genre pullulent si l'on est pointilleux, voire même carrément tatillons, sur la chose ! Mais finalement, qu'importe. Car la sensation de liberté, les frissons qui remontent le long de l'échine, les sourires timides qui naissent aux coins des lèvres, les yeux emplis d'étoiles et de rêves... C'est cela, la magie d'une belle romance qui, bien que suivant les codes, s'affranchit des règles de la vie réelle et brise la monotonie des routines sans fin.

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En résumé, Dolce Vita & nouveaux départs est un énorme coup de ♥ pour moi ! Comme toujours, je ne saurais trop vous recommander de découvrir Ninon Amey et ses écrits, dont vous pouvez d'ailleurs retrouver les différentes chroniques juste ICI. Il est des livres qui vous transportent, qui vous magnifient, qui laissent en vous une empreinte indélébile... Ce roman en fait assurément partie, alors n'hésitez plus !

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Détails sur ce livre :

Dolce Vita & nouveaux départs - Tome 1, autoédité en ebook (existe aussi au format papier)

Auteur : Ninon Amey

Nombre de pages : 500 pages (au format numérique)

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Je vous dis à bientôt pour un prochain article et je vous souhaite de faire de belles lectures.

Sue-Ricette

coup de coeur

24 octobre 2021

Fosse Commune

fosse-commune- Un policier enquête pendant la période tragique de la Commune de Paris, à la recherche d'un tueur aux méthodes sanguinaires. Sa traque, qui le mènera vers le cimetière du Père-Lachaise, lui permettra-t-elle de retrouver la paix intérieure ? -

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Mon avis :

Je tiens à remercier Brice Milan, l'auteur de cette nouvelle, de m'avoir accordé sa confiance pour la lecture et la critique de son texte.

Pour passer un bon moment, quoi de mieux qu'un bon livre ? Et pour cela, rien de tel que de renouer avec les valeurs sûres de la littérature autoéditée ! Bien que court, Fosse Commune est un texte prenant et tout simplement happant, dérangeant dans sa conception, mais bougrement intelligent et riche.

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  • À feu et à sang...

Brice Milan frappe fort. Pour cette nouvelle, il mise cette fois sur un contexte historique sombre, tragique, décadent, violent, un cadre anarchique où règnent la dépravation, la misère, la faim et tant d'autres maux humains. Prenant place à Paris, l'intrigue sanglante imaginée par l'auteur n'est pas sans rappeler la véritable Histoire, celle avec un grand H. Jack l'Éventreur serait-il passé par-là ? Aurait-il effectué un détour macabre au cours de ses nombreuses tueries nocturnes outre-Manche ? Qui sait... Seul le romancier a la réponse, lui seul détient les clés, le secret profond et infâme de cette fosse commune où tout le monde, innocents et coupables, victimes et meurtriers, se retrouve mêlé à la sordide affaire nimbée de mystère et créée de toutes pièces par ses soins.

Et quitte à parler de pièces, autant rentrer dans le jeu du puzzle machiavélique et diablement bien construit de l'enquête menée par Ernest Lombard. Qui donc se cache derrière ces actes ignobles, ces délits sans nom ? Jamais aucun témoin, le tueur opère la nuit, seul, dans l'ombre des rues et ruelles sales et malodorantes d'un Paris ravagé par l'une des plus importantes communes insurrectionnelles de l'histoire de France, durant le printemps 1871. L'auteur joue avec nos doutes, nos peurs, nos hypothèses et autres déductions émises au cours de la lecture de cette nouvelle. Qui peut bien être cet assassin ? Nos nerfs sont parfois mis à rude épreuve, mais le mystère reste entier jusqu'aux toutes dernières pages, révélant ainsi l'identité du tueur et ses morbides motivations...

Mais quels autres détails et secrets renferme Fosse Commune ? Au détour de certaines lignes, les lecteurs et lectrices que nous sommes seront amené(e)s à (re)découvrir avec un oeil nouveau des personnages parfois célèbres de notre patrimoine culturel à cette époque. "Mais qui donc ?", me direz-vous. Pour cela, il n'est rien de plus facile que de se plonger dans la lecture de ce petit texte aussi frissonnant que tripant ! Laissez-vous happer par l'ambiance pesante, malsaine, voire même parfaitement malaisante, qui s'en dégage. Car c'est, je trouve, ce côté perturbant qui donne son cachet et son authenticité à l'histoire, qui la rend pourtant si vivante, alors que la mort frôle chaque page de son doigt glacé...

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En résumé, je n'ai pas grand-chose d'autre à ajouter sur Fosse Commune, si ce n'est qu'il faut indéniablement lire cette nouvelle si vous êtes friand(e)s de thrillers historiques, qu'ils soient courts ou longs ! Si pour moi ce n'est pas un coup de ♥, cela reste malgré tout une très bonne lecture qui, autant qu'elle s'accroche à la réalité, s'invente des rêves cauchemardesques où le danger rôde à chaque instant, où l'esprit ne trouve pas le moindre répit, où le sang afflue dans nos veines, décuple les pulsations de notre coeur, déchaîne son rythme et précipite ses coups dans nos tempes. Une nouvelle haletante qui saura vous prendre aux tripes ! Littéralement ;-) Avis aux amateurs du genre, jetez-vous dessus sans tarder !

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Détails sur ce livre :

Fosse Commune, autoédité en ebook

Auteur : Brice Milan

Nombre de pages : 12 pages (au format numérique)

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Je vous dis à bientôt pour un prochain article et je vous souhaite de faire de belles lectures.

Sue-Ricette

10 octobre 2021

Arena 13 - Tome 1

arena-13- Les temps sont funestes pour l’humanité, qui a presque disparu de la Terre, vaincue par des machines douées de conscience. Les derniers humains vivent confinés dans le pays de Midgard, entouré par une infranchissable barrière de brouillard. Au-delà, personne ne sait ce qu’est devenu le monde. Dans les arènes de Gindeen, la seule ville du pays, des combats se succèdent toute la journée. Dans l’Arène 13, on mise sur celui qui, le premier, fera couler le sang, on parie sur celui qui trouvera la mort... Un jour, un jeune garçon, Leif, arrive à Gindeen... Son ambition ? Combattre dans l’Arène 13 et défier Hob qui terrorise les habitants et vole leurs âmes. Il veut prendre sa revanche sur l’infâme créature qui a détruit sa famille, devrait-il y laisser la vie... -

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Mon avis :

Si vous me suivez depuis mes débuts sur la blogosphère (bientôt cinq ans !), vous n'êtes pas sans savoir que Joseph Delaney fait partie de mes auteurs coups de coeur. En effet, s'il est bien connu pour sa saga L'Épouvanteur, dont vous pouvez retrouver mes différentes chroniques juste ICI, je ne l'attendais pas sur le terrain dystopique. Après lecture de ce premier tome issu d'une trilogie, je dois dire que la surprise fut au rendez-vous et que, comme toujours avec Joseph Delaney, je ne suis jamais déçue.

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  • Un autre univers

Si L'Épouvanteur plaçait son histoire et ses personnages dans un univers fantasy où sorcières, gobelins et autres forces démoniaques pullulent, Arena 13 propose un environnement tout autre au lecteur : une cité futuriste dans un monde en déliquescence où l'humanité survit, balayée entre la misère et la peur. La mort est aux portes de Gindeen, représentée par la menace froide, l'ombre pesante de Hob, un être malfaisant répondant au nom de djinn. S'ils ne s'apparentent en rien aux créatures mythologiques orientales, ce sont en revanche des machines programmées par l'homme pour obéir, suivre des ordres précis, combattre, faire la guerre... Leur intelligence cependant trop développée leur a permis de s'affranchir du joug humain et de semer le chaos sur Terre, décimant les populations et confinant les derniers survivants dans une cité aux allures de bourbier, où les combats de gladiateurs tels qu'ils existaient dans l'Antiquité sont monnaie courante et représentent en quelque sorte le coeur de vie de Gindeen pour bien des habitants.

Joseph Delaney puise donc directement son inspiration dans la Grèce et la Rome antiques, combinées à des données actuelles, voire même parfois anticipatrices. Les programmes d'encodage, le langage informatique corporisé pour inscrire les consignes de combat dans la mémoire des lacres (intelligences artificielles conçues pour les combats d'arène), les enchaînements chorégraphiques au coeur même de l'arène, la maîtrise du gladius ou du tri-gladius... Tout s'imbrique parfaitement et donne ainsi naissance à une structure littéraire, un schéma narratif aux antipodes de L'Épouvanteur. Le cadre dystopique à mi-chemin entre progrès technologique et retour à un mode de vie quasi-primitif, presque sauvage et barbare, pose les bases d'un univers élargi qui, à sa manière, crée un parallèle, un lien aussi terrible qu'indéfectible entre passé, présent et futur.

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  • Entre l'un et l'autre...

Bien qu'Arena 13 offre à Joseph Delaney la possibilité d'imaginer une nouvelle histoire, de nouvelles frontières, de nouveaux codes, l'auteur aime à reprendre des éléments "fondateurs" de sa saga la plus connue, j'ai nommé L'Épouvanteur. Et tant qu'à parler de similitudes entre les deux romans, autant se concentrer sur la principale, à savoir les personnages. Leif et Tom présentent en effet plus d'une ressemblance, leurs caractères respectifs sont très similaires et mettent en avant une fatalité inévitable qui s'abat sur eux. Héros malgré eux, ils représentent le seul avenir de l'humanité. Dotés de capacités mystérieuses, ils défient les lois, bravent le danger, brisent les règles et osent prendre des initiatives qui, à plus d'une reprise, pourraient leur coûter la vie. Il en va de même pour Alice et Kwin, aussi têtues, fières et intrépides l'une que l'autre, sans oublier leur tempérament plutôt solitaire, parfois ombrageux, mais toujours avenant.

Par ailleurs, l'auteur conserve un style d'écriture jeunesse, qui s'adresse tant à un public novice qu'à un lectorat plus avisé. Petits et grands peuvent donc y trouver leur compte sans problème, les uns découvrant une intrigue passionnante, frissonnante, rude par moments, alternant entre moments de réflexion et d'action, les autres se plongeant dans une dystopie originale, aux accents évocateurs d'un passé lointain, comme enfoui en nous, un questionnement interne qui nous amène à reconsidérer nos avancées pour mieux les appréhender, à tirer des leçons du passé pour mieux comprendre et vivre notre avenir...

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En résumé, Arena 13, s'il n'est pas un coup de coeur pour moi, reste néanmoins une très bonne découverte ! N'étant pas en possession du tome 2, je vais devoir patienter avant de poursuivre ma route aux côtés de Leif et Kwin dans leur combat acharné contre Hob. Quoi qu'il en soit, ce premier tome vaut le coup d'oeil et plaira, j'en suis certaine, aux fans de Joseph Delaney et de L'Épouvanteur.

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Détails sur ce livre :

Arena 13 - Tome 1, publié aux éditions Bayard Jeunesse

Auteur : Joseph Delaney

Nombre de pages : 379 pages

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Je vous dis à bientôt pour un prochain article et je vous souhaite de faire de belles lectures.

Sue-Ricette

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21 septembre 2021

L'Assommoir

l-assommoir- Qu'est-ce qui nous fascine dans la vie "simple et tranquille" de Gervaise Macquart ? Pourquoi le destin de cette petite blanchisseuse montée de Provence à Paris nous touche-t-il tant aujourd'hui encore? Que nous disent les exclus du quartier de la Goutte-d'Or version Second Empire? L'existence douloureuse de Gervaise est avant tout une passion où s'expriment une intense volonté de vivre, une générosité sans faille, un sens aigu de l'intimité comme de la fête. Et tant pis si, la fatalité aidant, divers "assommoirs" - un accident de travail, l'alcool, les "autres", la faim - ont finalement raison d'elle et des siens. Gervaise aura parcouru une glorieuse trajectoire dans sa déchéance même. Relisons L'Assommoir, cette "passion de Gervaise", cet étonnant chef-d'oeuvre, avec des yeux neufs. -

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Mon avis :

Après un long moment d'absence, me voilà de retour par ici pour vous parler de L'Assommoir, un des romans-clé de la série des Rougon-Macquart, fresque familiale historique et, par bien des aspects, épique, comme seul Émile Zola sait produire de tels chefs d'oeuvre. Mon amour pour cette saga ne vous est pas inconnu et je ne saurais dire combien j'ai apprécié la lecture de cet épisode ô combien puissant de réalisme et fort d'un défaitisme aussi notoire, évident, que barbare.

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  • Le roman du Paris populaire

Tour à tour plaidoyer puis blâme, L'Assommoir se veut le porte-parole d'une décadence populaire globale, reflet indirect de la politique de l'époque et miroir sans précédent des illusions perdues, des ambitions arrachées, volées, noyées sous la misère et les envies dévorantes, qui rongent les coeurs et plient les âmes les plus malléables à leur volonté morbide. Gervaise Macquart représente cette déchéance lente et douloureuse, où l'inaccessibilité du bonheur pousse les esprits combattifs à se complaire dans leurs petits excès de folie qui, pourtant, retombent bien vite et se montrent sous un jour nouveau, plus sombre et cruel. Émile Zola décrit dans ce roman le système financier et politique qui utilise à son avantage la population pour mieux s'enrichir et conduire un peu plus chaque jour hommes et femmes à s'abrutir dans leur travail, à se perdre dans leurs rêves, à emprunter la voie que le gouvernement a choisie pour eux.

Le destin de ces pauvres gens est donc tout tracé. Profitant de la naïveté et des songes grandioses des petits provinciaux, Paris avale et anéantit tous les espoirs. Gervaise, par sa simplicité, ne voit pas le mal ; elle s'abandonne aux délices, aux opportunités mensongères que sème la vie sur sa route. Aveuglée par sa montée en société, passant de modeste lingère à patronne émérite, elle ne se doute pas un seul instant de la chute inévitable qui l'attend. Sa descente aux enfers, bien que triste, retrace le quotidien par trop réel des campagnards venus à la capitale avec le fol espoir de se sortir de leur misère, de leur chagrin. Paris les accueille alors avec la promesse de meilleurs lendemains, d'une vie plus accomodante, d'une réussite qui les rendra heureux. Mais l'argent, la boisson, la perversité et les travers humains en tout genre ont tôt fait de réduire à néant ces douces envies. La sueur, le sang, les larmes... Rien de tout cela ne suffit à calmer l'appétit vorace du plus haut lieu de France. Le manque d'éducation et la pauvreté accentuent sans tarder la chute de tout un chacun, laissant aux bourgeois et aux aristocrates une toute-puissance indubitable, tandis que le petit peuple se retrouve à la merci de la corruption, de l'injustice, jusqu'à les conduire aux portes de la folie.

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  • Gervaise ou la fatalité écrasante

Métaphore humaine d'une société pourrie de l'intérieur, Gervaise, sous la plume de Zola, arbore les traits d'une femme modeste, influençable, sensible et donc manipulable à bien des égards. Elle est le portrait typique de la population de l'époque, sans le sou et ignorante, fébrile d'une vie nouvelle, pleine d'attentes. C'est sa simplicité qui la rend tout aussi attachante que détestable, car son personnage subit sans réagir, se fait spectateur conscient et volontaire de sa propre chute. Ses rêves commerçants lui montent à la tête, la détournent de la réalité. La pauvreté, la crasse et la cruauté se font ses voisines quotidiennes sans que, pourtant, Gervaise n'y accorde une importance particulière. Comme si, au fond d'elle, elle se savait condamnée à un avenir des plus incertains et qu'elle avait décidé de ne rien tenter pour, peut-être, l'éviter. Son statut de dirigeante d'entreprise en impose quelque peu, mais sera-t-il pérenne ? La situation d'ouvrier de son mari est-elle vouée elle aussi à perdurer dans la bonhommie, la sincérité et le don de soi ? Rien de moins que ces questions, et bien d'autres, que l'auteur amène d'un ton qui se veut tout aussi tranchant et impartial, que compréhensif et humain. Tout autant qu'il semble accabler Gervaise de par son passé, sa famille, sa personne, il la défend et l'honore d'un autre côté.

Gervaise est une femme parmi tant d'autres, noyée dans la masse mais qui se démarque pourtant. Le destin pèse de tout son poids et, menaçant, s'amoncelle tels d'imposants nuages au-dessus de sa tête et de celle de ses proches. Aussi bien actrice que spectatrice, elle observe et n'agit pas. Est-ce par manque de discernement ? Ou bien la fatalité a-t-elle raison de sa volonté dès le début ? L'on pourrait alors comparer cela à un serpent dont la tête, superbement ignorée, n'a pas été coupée au bon moment. Ainsi, mordue au plus profond de son coeur, Gervaise ne s'aperçoit même pas que le venin se distille lentement, progressivement, dans ses veines amoindries, comme exsangues de tout désir de vivre. Émile Zola pose alors cette question qui, en quelque sorte, est le fil rouge conducteur des Rougon-Macquart : peut-on échapper à notre hérédité, à ce qui fait de nous ce que nous sommes ? Victime de la société, Gervaise se laisse également aller sans l'ombre d'un doute aux plus vils traits de caractère de sa famille. Sa généalogie la rattrape, la malmène, la pourchasse silencieusement et étouffe pleinement celle qu'elle est.

Avec cette interrogation en tête, la lecture de L'Assommoir demeure comme une réelle étape, un passage nécessaire bien que sombre. Il est un pilier dans l'accomplissement de l'oeuvre de Zola, car il restranscrit avec justesse la pensée naturaliste, il invite l'homme, l'être humain, à se positionner au plus près de lui-même pour tenter de se comprendre, de se cerner dans sa complexe globalité. Zola développe avec finesse et mordant ce qu'il avait déjà initié précédemment, continuant sur sa lancée sociale, à mi-chemin entre un optimisme authentique, presque légitime, comme s'il voulait encore croire en l'humanité, et un pessimisme des plus affolants, criant de vérité, sur les moeurs de son temps, les pratiques politiques et sociétales mises en place par un gouvernement nécrosé, détruit en son sein. Des usages qui, malheureusement, résonnent encore de nos jours et produisent un écho troublant en nous.

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En résumé, L'Assommoir n'est rien de moins qu'un coup de coeur ! Tout comme les précédents volumes, il décrit à sa manière un point vital, névralgique, central, des existences passées et des systèmes révolus. Émile Zola m'impressionne et me fascine toujours autant, de par sa dextérité, sa franchise, ses analyses pertinentes. Quitte à me répéter, autant le faire pour conclure cette chronique et vous dire à quel point Les Rougon-Macquart est une série littéraire, un classique qui mérite d'être lu, relu et transmis dans son entièreté.

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Détails sur ce livre :

L'Assommoir, publié aux éditions Le Livre de Poche

Auteur : Émile Zola

Nombre de pages : 576 pages

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Je vous dis à bientôt pour un prochain article et je vous souhaite de faire de belles lectures.

Sue-Ricette

coup de coeur

26 avril 2021

Plus jamais seuls

plus-jamais-seuls- Au lycée, Marc est harcelé depuis deux ans. Soit ses pairs l’ignorent, soit ils l’humilient. Si le jeune homme réussit à tenir le coup face aux moqueries incessantes, c’est uniquement parce qu’en dehors des cours, il s’investit dans un nouveau projet qui lui tient à cœur et dans lequel il s’épanouit.

Lorsqu’une nouvelle élève, Serena, débarque dans sa classe, elle intègre aussitôt le groupe des filles les plus populaires de l’établissement, également les plus cruelles.

Mais à mesure que les jours passent, Marc remarque que la jeune fille est différente… Non seulement elle ne l’insulte pas, mais en plus, elle daigne lui parler.

Il ne sait pas encore qu’elle est aussi abîmée que lui…

L’amour sera-t-il capable de guérir ces deux cœurs, si jeunes et déjà blessés par la vie ? -

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- Alerte SPOILER ! Ce roman est un double spin-off. Si vous n'avez pas lu Dis-moi pourquoi et la duologie Nos amours impossibles, jetez-vous dessus sans tarder avant de découvrir les aventures de Marc et Serena. -

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Mon avis :

Je tiens à remercier Ninon Amey, l'auteure de ce roman, de m'avoir accordé sa confiance pour la lecture et la critique de son livre.

Je m'en viens aujourd'hui vous parler de Plus jamais seuls, le petit dernier de Ninon Amey, une auteure que vous connaissez bien sur le blog, puisque j'ai lu et chroniqué tous ses ouvrages (n'hésitez pas à consulter l'Index auteur juste ICI). Romancière autoéditée talentueuse, travailleuse et passionnée, elle publie au mois de mars une nouvelle histoire qui nous emmène cette fois-ci aux côtés de deux personnages entraperçus dans trois de ses précédents romans...

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  • À la croisées des chemins...

Un double spin-off ? Pari fou, me direz-vous ! Et vous aurez certainement raison. Mais pour commencer, qu'est-ce qu'un spin-off ? Il s'agit tout simplement d'une histoire contée dans un univers préexistant et mettant en scène un ou plusieurs personnages secondaires de cet univers, mais qui deviennent cette fois-ci les héros de l'intrigue imaginée par son créateur. Grâce à cela, Ninon Amey a donc pu prolonger Dis-moi pourquoi, un one-shot (roman en un seul volume), et son dyptique Nos amours impossibles, permettant ainsi à ses lecteurs de retrouver les différents protagonistes suivis tout au long de ces deux histoires, mais, surtout, de mettre l'accent sur le destin insoupçonné de Marc et Serena, imaginant par-là même une suite unique et logique à ses deux romans. Tour de force incroyable s'il en est, Plus jamais seuls est la parfaite continuité des bases édifiées par l'auteure. Les fils se croisent, se tissent, se tressent et finissent par ne former plus qu'un... Le rendu final est impeccable, lisse, uniforme, technique et encadré, les évènements vont et viennent, les personnages se frôlent, s'évitent, se rapprochent pour mieux s'éloigner, le tout dans un contexte à la fois réaliste, moderne, romantique et dramatique.

Ninon Amey s'implique dans son récit mais invite tout un chacun à plonger littéralement dans son histoire, à se glisser dans la peau de Serena, de Marc, à vivre leur quotidien, leurs angoisses, leurs doutes, leurs peines, leurs questionnements... Plus jamais seuls est un véritable panel d'émotions ! Il n'est pas seulement question de suivre la rencontre de deux adolescents, leur approche nouvelle et fraîche, belle, naïve et attendrissante des premiers émois amoureux. Non, il s'agit là de bien plus, car la romancière s'applique à traiter du harcèlement scolaire, qu'il soit sous sa forme classique, physique et morale, ou sous sa forme virtuelle du cyber-harcèlement, mais également des traces psychologiques, lourdes et difficiles à effacer, laissées par les violences familiales, l'influence parfois néfaste de nos proches, sans oublier le mariage forcé, thématique prédominante dans Nos amours impossibles. On retrouve donc l'approfondissement et la complémentarité des sujets abordés par l'auteure, le tout porté par une plume qui se veut toujours aussi chantante et porteuse d'émotions, tant dans le côté doux, rêveur, insouciant et romantique de l'histoire, que dans son côté plus sombre et concret.

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  • La voie de la résilience

La notion de pardon et de cheminement personnel n'a jamais été aussi bien évoquée que dans les romans de Ninon Amey. En effet, celle-ci s'attache à parler des souffrances aussi bien matérielles que spirituelles qui peuvent survenir au cours d'une vie, délivrant dans le déroulement continu de ses histoires les clés d'un apaisement moral, d'une sérénité retrouvée, d'une paix intérieure longtemps recherchée, maintes fois espérée, et dénichée au cours de la quête de soi, dans les interminables méandres de notre moi profond, au coeur même de notre être. C'est en quelque sorte un parcours initiatique, un voyage vers une destination inconnue, le bonheur terrestre tant convoité, idéalisé, pourtant si simple, si pur, mais si ardu à faire naître. Ninon Amey pose ainsi une question que je qualifierais d'essentielle : le bonheur peut-il jaillir des cendres du passé, des douleurs d'antan ? Peut-on le faire vivre grâce à nos rêves ? Peut-on le modeler, le façonner avec nos objectifs, notre détermination ? Une multitude d'interrogations, auxquelles Plus jamais seuls, comme le reste de l'oeuvre de l'auteure, répond par l'évidence : le bonheur est enfoui en chacun de nous, il suffit de le laisser se tailler une place dans notre coeur, aussi dures soient les épreuves de la vie.

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Source : Instagram

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En résumé, Plus jamais seuls est une lecture coup de ♥ ! Je ne saurais trop vous recommander de le lire pour (re)découvrir Ninon Amey, son oeuvre, les personnages qui émaillent son esprit créatif et débordant d'imagination, son écriture douce, chaleureuse et bienveillante, ses mots forts, poignants, ses sujets douloureux mais vivants, son romantisme, sa passion, sa sensibilité... Ce spin-off, à l'image de ses précédents ouvrages, offre un moment de détente, mais aussi, et surtout, un voyage littéraire inoubliable.

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Détails sur ce livre :

Plus jamais seuls, autoédité en ebook (existe aussi au format papier)

Auteur : Ninon Amey

Nombre de pages : 410 pages (au format numérique)

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Je vous dis à bientôt pour un prochain article et je vous souhaite de faire de belles lectures.

Sue-Ricette

coup de coeur

20 mars 2021

Les Yeux du Dragon

les-yeux-du-dragon- L'ombre de Flagg plane depuis quatre siècles sur le royaume de Delain... Le jour où la silhouette du sinistre magicien se glisse derrière le trône du roi Roland, c'est en vue d'accomplir son noir dessein : assurer le triomphe du mal. La machination se met en marche, vénéneuse comme le poison. Mais c'est compter sans une antique maison de poupées, quelques milliers de serviettes de table, les yeux d'un vieux dragon empaillé et, bien sûr, le courage de ceux qui refusent la tyrannie...

On sait que les contes de fées sont les premiers récits de terreur. En écrire un à l'intention de sa fille Naomi était donc pour Stephen King une sorte de retour aux sources. -

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Mon avis :

Voilà un moment maintenant que j'entends parler de ce roman ! Stephen King, le maître de l'horreur en personne, propose ici à son lectorat un ouvrage quelque peu inédit, s'attaquant à un genre littéraire auquel on ne s'attend pas forcément de la part de l'auteur : la fantasy. Si le romancier est principalement connu pour ses intrigues fantastiques, étranges, terrifiantes et angoissantes, il est en revanche un peu plus discret quant à la publication d'histoires épiques, légendaires, héroïques et magiques (n'oublions pas malgré tout La Tour Sombre, son oeuvre majeure dans le genre) ! Les Yeux du Dragon est donc le premier roman fantasy de Stephen King que je lis, et je dois dire que découvrir l'écrivain sur un autre terrain que celui qui a fait sa renommée était tout à la fois plaisant, enrichissant et original. Un petit tour dans l'Imaginaire, ça vous dit ?

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  • Les contes de fées : histoires pour enfants ou adultes ?

Quelles sont nos attentes face à l'idée que l'on se fait d'un monde imaginaire ? Typiquement, la magie y est présente, les créatures enchanteresses et diaboliques y abondent, les territoires et régions y sont nombreux, vastes, étendus et offrent, tant aux voyageurs venus de contrées lointaines, qu'aux insatiables papivores que nous sommes, une diversité de paysages, de climats, de faune et de flore riche et colorée, presque palpable. L'on y trouve également des hommes au coeur pur, et d'autres, rongés par la cupidité, l'avidité et la soif de pouvoir, de destruction... Schéma classique, me direz-vous. Mais après tout, qu'importe ! Les codes de la fantasy, s'ils sont ici assez revus, sont cependant exploités à bon escient par Stephen King. Certes, la menace de l'Ombre pèse sur le royaume imaginé par l'auteur et nous renvoie à l'idée du combat millénaire entre le Bien et le Mal. Pour autant, devons-nous détester cette approche, devons-nous forcément anticiper le déroulement de l'intrigue et ne pas tout simplement apprécier ce qu'elle a à nous offrir ? Tel un conte de fées, Les Yeux du Dragon développe le concept d'une épopée fantastique accessible à tous, mais une épopée qui se veut également plus complexe en deuxième lecture, plus complète et plus mécanique dans sa réflexion. Stephen King ne se contente pas en effet d'énumérer les évènements, de détailler les tragédies et d'affirmer la psychologie de ses personnages. Avec cette histoire, il cisèle et affine au contraire chaque partie de l'intrigue, aussi infime soit-elle, de manière à ce que chacune de ces parcelles, mises bout à bout, émaillées de l'indéniable sens de l'observation du romancier, s'imbriquent parfaitement les unes dans les autres et forment un tout finalement assez inattendu dans la construction et la forme que choisit de lui donner le maître de l'horreur.

Composé d'un peu plus d'une centaine de chapitres, Les Yeux du Dragon interagit vraiment avec son lecteur, car il ne se contente pas de présenter les faits et de les disséminer aux quatre vents des pages tournées et des mots qui s'enchaînent. Une véritable logique se met en place et fait se recouper chaque détail, même le plus insignifiant, créant une suite, une cascade de drames, un flot de péripéties, une foule de retournements de situation... Le tout écrit avec une précision chirurgicale, une méticulosité analytique qui contraste merveilleusement avec le style enfantin, la plume libérée et insouciante dont l'auteur use pour créer un paradoxe littéraire savoureux ! L'on se retrouve ainsi à naviguer dans la plaisante incertitude d'un récit aux accents passionnants, tragiques, épiques, effrayants parfois, tantôt purs, tantôt sournois, alternant entre différents points de vue, toujours externes certes, mais permettant à chacun(e) de s'immerger pleinement dans les destins croisés de tous les protagonistes. La rapidité des chapitres permet d'ailleurs au rythme de garder sa dynamique, sans quoi je pense le côté très réflexionnel de l'histoire ferait perdre de son intensité au bon déroulement de l'intrigue. Stephen King reste donc malgré tout pleinement maître de son roman, tout en restant fidèle à son charme premier en tant qu'écrivain du genre horrifique : embrumer l'esprit de son lectorat, le faire douter, le perdre pour mieux le retrouver et le surprendre par l'ingéniosité de ses va-et-vient, par la finesse des recoupements qu'il impose dans la contextualisation de son récit et, surtout, par la tranchante impartialité qui se détache de cet ensemble, qui ne s'encombre pas de fioritures dans la forme, mais s'enrichit de moults indices sur le fond et crée ainsi la patte coupante, directe et reconnaissable entre toutes de Stephen King.

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  • Entre fiction et réalité, il n'y a qu'un pas...

Et si notre monde n'était qu'une vaste étendue imaginaire ? Une vie inconnue, qui nous dépasse, nous prend de court et nous emporte dans le tourbillon tumultueux de son incessant cycle... J'en viens à me poser cette question après voir lu Les Yeux du Dragon. Peut-on vraiment se perdre, se confondre dans la véracité de notre réalité qui n'est peut-être pas celle que l'on croit ? Qu'est-ce qui nous pousse à avancer chaque jour et à croire que tout ce qui nous entoure est cette perméable réalité à laquelle nous nous raccrochons ? Ainsi, l'univers imaginé et mis en place dans Les Yeux du Dragon revêt les caractéristiques principales que l'on attend d'un monde fantaisiste, comme je l'évoquais plus haut. Pourtant, ce monde n'appartient à aucune ère précise, il ne se définit pas vraiment sur une échelle temporelle qui lui serait propre et qui étayerait plus encore l'arbre de vie du royaume de Delain. Si l'imagination de Stephen King lui confère malgré tout un passé, une histoire de plus de quatre cents ans, la couverture spatio-temporelle reste vague, floue, et nous donne l'idée d'un monde immatériel qui ne se situerait ni dans le fictionnel classique, ni dans la réalité palpable.

À la lecture de ce roman, j'ai été amenée à m'interroger, à remettre en question ma vision globale de tout ce qui m'entoure, la perception que j'en ai et les déductions que je peux faire. J'en suis arrivée à la conclusion qu'il n'y a pas qu'une réalité, comme il n'y a pas qu'un seul être humain sur Terre. Ma réalité ne sera pas celle de quelqu'un d'autre, elle reflète qui je suis, ce que je suis, les valeurs que je porte en moi, les doutes qui m'habitent, les joies qui me traversent, les peines qui m'affligent... Ma réalité me définit, et nous avons toutes et tous une réalité en chacun de nous, une réalité qui nous aide à avancer, nous motive et nous forge. Métaphoriquement, et pour en revenir au roman de Stephen King, l'auteur façonne sa propre réalité, il ne se calque pas fondamentalement sur les choix existentiels des autres, mais dessine les contours de ce qui l'anime et (ré)interprète à sa manière les codes de la réalité humaine, celle qui nous rapproche autant qu'elle nous éloigne, mais, plus que tout, celle qui nous définit et nous rend uniques.

"Nous sommes ce que nous pensons. Tout ce que nous sommes résulte de nos pensées. Avec nos pensées, nous bâtissons notre monde."

Bouddha

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En résumé, Les Yeux du Dragon est une très bonne lecture ! Aussi divertissant qu'instructif, il ravira petits et grands lecteurs, amateurs de frissons, de sensations fortes, d'émotions, de réflexion, ou au contraire gros consommateurs de SFFF, chacun(e) y trouvera son compte... Sautez le pas de l'imaginaire, franchissez la frontière du réel et plongez au coeur d'une histoire à la trame passionnante, piquante, intelligente et menée de bout en bout avec une dextérité assassine !

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Détails sur ce livre :

Les Yeux du Dragon, publié aux éditions J'ai Lu

Auteur : Stephen King

Nombre de pages : 472 pages

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Je vous dis à bientôt pour un prochain article et je vous souhaite de faire de belles lectures.

Sue-Ricette

8 janvier 2021

Dracula

dracula- Répondant à l'invitation du comte Dracula qui prépare son prochain voyage en Angleterre, Jonathan Harker découvre à son arrivée dans les Carpates un pays mystérieux. Un pays aux forêts ténébreuses et aux montagnes menaçantes. Un pays peuplé de loups dont les habitants se signent au nom de Dracula. Malgré la bienveillance de son hôte, le jeune clerc ne peut qu'éprouver une angoisse grandissante. Ce comte, qui contrôle son courrier et verrouille les portes de son château, ne se reflète pas dans les miroirs et se déplace sur les murs en défiant les lois de l'apesanteur... Jonathan Harker doit se rendre à la terrifiante évidence : il est prisonnier d'un homme qui n'est pas un homme. Et qui partira bientôt hanter les nuits de Londres... -

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Mon avis :

Que ne saurait-on parler de vampires, de créatures de la nuit, sans évoquer l'oeuvre à l'origine de toute chose ? Tout mythe prend racine dans les tréfonds de l'imagination humaine, débordante, sans limite, libre de toute frontière entre le réel et l'absurde... C'est ainsi qu'en 1897, pour la première fois, paraît un livre étrange, sombre, à la résonance mystique, aux notes doucereuses, un roman écrit par Bram Stoker et empreint de cette sensuelle bestialité qui caractérise si bien le vampire originel Dracula, un ouvrage aussi grandiose que dantesque !

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  • Un voyage vers les ténèbres

Embarquons sans tarder pour les Carpates, cette région montagneuse et solitaire perdue au coeur de la Roumanie. Les forêts y sont denses, inquiétantes, silencieuses, les villages épars, la faune sauvage palpitante de vie... Imaginez, représentez-vous ce cadre hors du temps, ce lieu qui, bien que semblant paisible au premier abord, renferme les plus terribles secrets. Bram Stoker plante ainsi le décor gothique de son roman, laissant le lecteur curieux se plonger dans les notes du journal de Jonathan Harker, un jeune clerc naïf, innocent, pur, ignorant tout des affres de la vie, de la perversion humaine, de la corruption des coeurs et des âmes... Sa détermination n'a d'égal que son zèle, l'aveuglant parfois au point de le pousser dans des extrêmes de crédulité assez troublants ! Bien que téméraire, Jonathan se révèle être, comme quelques autres héros de ce roman, un personnage ambigu que l'on aimerait pouvoir apprécier, mais que l'on ne peut s'empêcher de détester inévitablement. Pourtant, il est cette métaphore, cette allégorie vivante de la jeunesse de ce monde lâchée en pleine nature, dans la fourmilière géante de la civilisation, sans autre solution que celle de zigzaguer entre les méandres de l'existence, au milieu du flot ininterrompu d'âmes qui s'élèvent là où d'autres s'abaissent...

On retrouve dans Dracula toute la psychologie humaine détaillée, approfondie, les vices cachés au plus profond de notre être, les démons qui sommeillent en nous et ne demandent qu'à se réveiller pour laisser paraître au grand jour les tourments qui nous rongent, la haine qui nous assaille, la peur qui obscurcit nos pensées et nous déraisonne. Dracula est l'entité qui personnifie et magnifie dans ce qu'elle a de décadent la moralité humaine, les bassesses et les fragilités qui nous détruisent lentement. Pourtant, là où le Comte Dracula mystifie ces traits de caractère, laissant ainsi transparaître de manière infime son côté antihéroïque, Jonathan Harker, sa femme Mina et tous leurs amis apparaissent comme des êtres poussés par la vengeance, la rancoeur, le désarroi, l'incompréhension totale et par un grand sentiment d'injustice à commettre des actes de mort, plus terribles encore peut-être que ceux infligés par le vampire. Car si celui-ci s'abreuve d'innombrables vies, ces existences serpentent entre le monde des vivants et celui des morts : ne pouvant espérer accéder au repos éternel, elles se voient condamnées à errer dans les limbes d'une mort sublime et bestiale. Or, les différents protagonistes eux, ôtent définitivement ces vies, coupant ainsi le cordon qui maintenait ces âmes entre les deux mondes. L'acte des hommes ne serait-il donc pas plus cruel et abject, d'une certaine manière, que celui du non-mort ? La question se pose et m'apporte une réelle réflexion. En effet, peut-on accorder davantage foi aux agissements qui se veulent nobles du docteur Van Helsing et de ses amis, qu'aux desseins immémoriels et sanglants de Dracula ?

Bien que fantastique, ce roman m'a donc permis de découvrir une facette sociale et sociétale non négligeable à l'époque de Bram Stoker. Nos choix de vie font-ils de nous des parias, des créatures infernales vouées à la déchéance ? Nos différences doivent-elles être le reflet d'une hostilité commune et irrémédiable ? Ainsi, le romantisme naturel de cette oeuvre, au lieu de trancher avec le gothique fondamental de l'intrigue, s'associe avec le lyrisme ensorcelant de ses lignes fantomatiques et angoissantes !

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  • Mythe ou réalité ?

Depuis la parution de Dracula en 1897, le vampire n'a cessé de fasciner son public, de l'hypnotiser littéralement. La culture populaire s'est emparé du mythe, l'a façonné et remodelé, mais toujours les origines demeurent ! Je trouvais donc intéressant de plonger au coeur des racines de la légende vampirique et de s'attarder quelques instants sur la véritable histoire derrière le roman culte, grâce à une chronique radio complète diffusée sur Europe 1 l'année dernière et soigneusement travaillée par Franck Ferrand, présentateur de l'émission historique L'ombre d'un doute sur France 3.

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En résumé, Dracula fut une excellente lecture pour moi ! Entre ombre et lumière, mystère et mysticisme, foi catholique profonde et paganisme outrageux, le roman de Bram Stoker est une oeuvre à la fois romantique et gothique, charmante et effrayante, curieuse et fascinante... Laissez-vous happer, transporter aux confins d'un monde de ténèbres ! Partez pour les inquiétantes montagnes de Transylvanie, voyagez au gré des vents, par-delà les mers, et embarquez pour un Londres victorien sanglant et obscur aux côtés du vampire éternel.

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Détails sur ce livre :

Dracula, publié aux éditions Le Livre de Poche

Auteur : Bram Stoker

Nombre de pages : 595 pages

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Je vous dis à bientôt pour un prochain article et je vous souhaite de faire de belles lectures.

Sue-Ricette

5 novembre 2020

Nos amours impossibles - Tome 2

nai-2- Deux ans et demi se sont écoulés depuis que Stanislas est rentré à Paris. Accaparé par ses études et étroitement surveillé par son père, il essaie tant bien que mal d’occulter le passé et les sentiments qu’il éprouvait pour Sofia. Mais le jour où il apprend que la maison secondaire va être vendue et que Mama prend sa retraite, c’est un électrochoc. Stanislas n’a désormais plus qu’une idée en tête : réparer ses erreurs et obtenir le pardon des deux femmes les plus importantes de sa vie. Seulement voilà, les choses ne sont plus telles qu’il les a laissées. Sofia a déménagé et Mama refuse de lui transmettre sa nouvelle adresse.

Stanislas parviendra-t-il à retrouver celle qui n’a jamais quitté ses pensées ? Le cas échéant, la jeune femme lui pardonnera-t-elle de n’avoir jamais tenu sa promesse ?

La vie offre parfois une seconde chance. Stan et Sofia sauront-ils la saisir ? -

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Mon avis :

Je tiens à remercier Ninon Amey, l'auteure de ce roman, de m'avoir accordé sa confiance pour la lecture et la critique de son livre.

Alors que le premier tome de cette duologie signait l'entrée de l'auteure sur la scène young adult, ce second volume poursuit avec brio les aventures à la fois dramatiques et romantiques du duo formé par Sofia et Stanislas. Tandis qu'à la tourmente de leurs coeurs s'ajoute l'éloignement de leurs âmes, les deux jeunes gens réussiront-ils à faire face aux épreuves de la vie ? Le destin saura-t-il les réunir à nouveau, ou bien brisera-t-il à tout jamais le lien qui les unit ?

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  • Une promesse d'amour

Divisée en deux tomes, la série Nos amours impossibles permet à Ninon Amey d'offrir à ses lecteurs une histoire des plus complètes, où les personnages prennent une profondeur nouvelle, car leur psychologie, leur évolution émotionnelle, leurs parcours personnels offrent, tant à l'auteure qu'à son public, une facette inédite et riche que le travail d'écriture réussit à affiner, à étoffer au fil du temps. Les romans de Ninon Amey ont toujours été de gros coups de coeur pour moi, mais ce dyptique enrichit sa bibliographie d'un aspect rédactionnel nouveau, une progression, une étape supplémentaire franchie dans sa vie de romancière. Nos amours impossibles signe ainsi non pas le paroxysme de son oeuvre, mais l'aboutissement logique et à la saveur incomparable de ses nombreuses et merveilleuses années d'investissement dans le monde de la romance contemporaine ! Au cours de ce tome 2, nous nous retrouvons donc confrontés au deuil du coeur de nos deux personnages, à leurs existences séparées mais néanmoins toujours liées, et le chapitrage alterné de leurs points de vue donne un sentiment de liberté confinée, prisonnière de leurs sentiments toujours vivants mais vivotants. Comment Stanislas et Sofia en sont-ils arrivés là ? Mystère ! Du moins, pour celles et ceux d'entre vous qui n'auraient pas lu le premier volume (je vous renvoie à la chronique qui lui est dédiée juste ICI). S'accrocher à ses rêves, espérer follement, attendre... Nos deux héros se perdent, se confondent, s'apprivoisent, se mélangent et tentent, dans la vie qu'ils se construisent chacun de leur côté, de se retrouver vraiment.

Au détour d'amitiés inattendues, de rencontres inespérées et de chemins croisés, Sofia et Stanislas découvriront qui ils sont véritablement. Ils apprendront autant d'eux-mêmes que des autres, chacun à sa manière, et ressortiront plus forts, plus aguerris, plus épanouis de leur histoire. Car même si leurs routes se séparent, elles reviennent inévitablement l'une vers l'autre et conduisent le destin à les réunir malgré eux. Cette promesse d'amour, ce lien fraternel indéfectible qui les rapproche autant qu'il les éloigne, amène, grâce à quelques quiproquos savamment dosés, les deux protagonistes à se remettre en question par rapport à tout ce qu'ils ont vécu, ensemble ou séparément. Ninon Amey propose ainsi au lecteur de revenir sur les points forts du premier tome : le deuil, les traditions familiales oppressantes, les violences faites aux femmes, le harcèlement moral, physique même, le choc des cultures... Ce nouvel opus est en quelque sorte un hommage, une célébration littéraire à tous ces thèmes sociaux et sociétaux assez peu exploités. Je trouve que mettre en avant ces sujets dans une histoire aussi belle que bien écrite permet à tout un chacun d'apprécier dans ce qu'elle a de simple et de tolérant l'intrigue imaginée par l'auteure. À travers ce roman, Ninon Amey met sa plume au service de l'ouverture d'esprit et du respect mutuel : regarder son passé sans le craindre, vivre son présent pleinement à chaque instant et imaginer son avenir sereinement. Être en paix avec soi-même, c'est être en paix avec les autres, c'est les comprendre et les accepter tels qu'ils sont sans forcément pouvoir changer leur façon d'être. Sofia comme Stanislas vivent aux dépens de leurs propres peurs, des craintes sourdes et invisibles qui les habitent, de cette conscience qui, quelque part, leur pèse et les mine au plus profond de leurs coeurs. Pourtant, malgré les difficultés, malgré la rancoeur, malgré les larmes, l'amour est, d'une certaine manière, plus fort que tout le reste, inondant les âmes noyées de chagrin d'une lumière bienveillante et réconfortante...

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  • La fin d'un commencement

Te retrouver conclut à merveille le cycle formé par les deux volumes de Nos amours impossibles. Ninon Amey signe une fois encore un roman riche en émotions et élargit ses horizons littéraires grâce au genre, assez nouveau pour elle, de la romance young adult. Ayant laissé mes yeux vagabonder sur ses réseaux sociaux, je me suis même laissé dire qu'un spin-off intégré à l'univers de sa duologie verrait bientôt le jour... Affaire à suivre ! Quoi qu'il en soit, à travers chacune des histoires qu'elle écrit, Ninon Amey se réinvente, travaille son style, affine son approche, parfait les thématiques qui lui tiennent à coeur et nous bouleversent toujours avec ses personnages attachants, réalistes, humains et auxquels l'on peut facilement s'identifier. Stanislas et Sofia ne font pas exception à cette règle, le drame de leur histoire ébranle autant qu'il attendrit, il redéfinit les codes de la romance et propose d'y inclure des éléments tangibles, perturbateurs, susceptibles de renverser la situation, de chambouler l'esprit attentif du lecteur, de l'impliquer pleinement comme s'il était lui-même un personnage à part entière de l'ouvrage... C'est là toute la force, toute la beauté, la magie et le naturel de l'oeuvre de Ninon Amey !

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En résumé, Nos amours impossibles est une excellente saga ! Deux tomes, deux coups de ♥. Laissez-vous tenter par l'histoire de Sofia et Stanislas, goûtez à leur bonheur, vivez leurs malheurs et laissez leur amour vous submerger... Une pépite à mettre entre toutes les mains, que vous soyez romantiques dans l'âme ou fleur bleue à vos heures perdues !

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Détails sur ce livre :

Nos amours impossibles - Tome 2, autoédité en ebook (existe aussi au format papier)

Auteur : Ninon Amey

Nombre de pages : 384 pages (au format numérique)

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Je vous dis à bientôt pour un prochain article et je vous souhaite de faire de belles lectures.

Sue-Ricette

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