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Graines de Souris - Le blog de Sue-Ricette
livres
3 janvier 2018

Les délices d'Alexandrine

les-delices-d-alexandrine- Fière et indépendante, Alexandrine dirige d'une main de maître son entreprise florissante spécialisée en fruits confits, les Délices de Velay, en Auvergne. Mais cette femme de caractère a plus de difficultés dans ses relations avec ses trois filles, ne sachant ni exprimer son affection, ni esquisser les gestes de tendresse d'une mère. Marie, l'aînée, a d'ailleurs été élevée à l'écart, à la campagne. C'est pourtant à elle qu'Alexandrine confiera les rênes de la société, se libérant enfin, sur son lit de mort, de son lourd secret... -

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Mon avis :

Les délices d'Alexandrine faisait partie de ma PAL pour le Pumpkin Autumn Challenge l'année dernière. Je voulais un livre doudou, cosy et chaleureux, et à la lecture du résumé, je me suis dit que cette histoire était parfaite. Le roman de Jean Anglade n'a répondu à mes attentes qu'en partie, mais dans l'ensemble, j'ai bien aimé ma lecture.

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  • Les délices d'Alexandrine : un voyage en pays auvergnat !

Dans ce roman, on va suivre la vie d'une famille, et plus exactement la vie d'une mère et de ses trois filles. L'histoire se passe en Auvergne, après la Première Guerre Mondiale. Marie, la fille aînée d'Alexandrine, vit à la ferme des Jarousse, de braves paysans qui ont accepté de garder cette enfant et de l'élever comme leur propre fille.

Jean Anglade nous emmène dans les campagnes auvergnates, où paissent tranquillement les vaches, où l'on peut voir les lentilles pousser. Il y a également un petit ruisseau, que les enfants doivent traverser sur un pont pour se rendre à l'école, il y a ces petits villages, silencieux ou animés selon la saison.

Mais il y a aussi le temps qui passe, et qui change le cours des choses : l'auteur nous montre que rien n'est immuable, tout change. Et le temps qui s'écoule joue un grand rôle dans cette histoire, car les villes s'agrandissent, des barrages sont construits, les habitants des villages sont contraints de partir, c'est l'exode.

Avec Les délices d'Alexandrine, on apprend à connaître cet environnement, on apprend à apprécier la nature sauvage. On aime regarder les couchers et les levers de soleil avec Marie, on aime braver le froid et la neige avec elle pour se rendre à l'école, on aime se promener à travers les champs pour cueillir des fleurs ou écouter les oiseaux chanter...

Ce roman m'a permis de m'évader, de découvrir des paysages magnifiques, des gens parfois un peu brut de coffre au premier abord, mais qui se révèlent être des personnes très attachantes lorsqu'on les connaît.

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  • Un roman sur la modernisation, le féminisme...

Les délices d'Alexandrine n'est pas seulement un roman pour s'évader et suivre les personnages tout au long d'une histoire. C'est aussi un roman dans lequel l'auteur défend des causes qui sont très bien amenées : les sous-entendus ne sont jamais imposés au lecteur, mais viennent progressivement à lui. Dans son livre, Jean Anglade ne prend pas position par rapport aux points qu'il met en lumière, mais il laisse entendre une certaine tristesse, une incompréhension face à ce monde où tout ne va pas toujours pour le mieux.

Le féminisme est la première cause sur laquelle l'auteur se penche. Et c'est Marie qui en est le personnage principal : Alexandrine, sa mère, porte en elle un lourd secret qui, à l'époque, est un sujet tabou. Il ne faut pas en parler, cela entache la réputation des bonnes familles. C'est pourquoi Alexandrine décide de se séparer de sa fille aînée. Plus tard dans l'histoire, Madeleine, la fille cadette d'Alexandrine, reçoit des avances mais aussi des menaces d'un homme. Le chantage est de mise, mais Madeleine refuse de se donner à cet homme. Cela lui coûtera une mauvaise appréciation pour son travail d'institutrice, mais elle ne regrettera jamais de ne pas avoir cédé.

Le féminisme est un sujet qui touche beaucoup de femmes à travers le monde, et Jean Anglade le traite avec tact et sensibilité.

La seconde cause abordée par l'auteur est la modernisation. J'en ai parlé plus haut, en expliquant l'agrandissement des villes, les technologies prenant peu à peu le pas sur les outils manuels et la nature, le départ des paysans de leurs campagnes vers les villes pour tenter de refaire leur vie dans un monde trop moderne pour eux. Dans Les délices d'Alexandrine, la modernisation est amenée sous deux angles différents : les bons et les mauvais côtés.

Tout n'est pas tout noir, mais ce n'est pas tout blanc non plus. La modernisation a ses avantages comme ses inconvénients, les gens de la ville trouveront un certain plaisir à inventer de nouveaux objets pour faciliter le quotidien de nombreuses personnes, tandis que les villageois, les paysans, ne trouvent leur bonheur qu'en travaillant la terre eux-mêmes, avec leurs mains, à la sueur de leur front.

Jean Anglade le dit clairement dans son livre, ces gens se retrouvent désoeuvrés et passent leurs journées sans rien faire, puisque le travail se fait tout seul grâce aux machines. Les vies changent, les gens changent, et sur beaucoup de points : l'alimentation moderne remplace progressivement les lentilles que l'on faisait pousser, et c'est plus rapide d'aller au supermarché de quartier, ou d'aller manger au restaurant.

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  • Une narration assez impersonnelle

Sur cette lecture, je n'ai que deux points négatifs à mettre avant. Tout d'abord, la narration. Jean Anglade nous raconte l'histoire d'Alexandrine, Marie, Madeleine et Marguerite d'un point de vue externe. Il est observateur et cela rend la narration assez impersonnelle. Je n'ai pas vraiment accroché au style d'écriture de l'auteur, même s'il est très beau et poétique à de nombreuses reprises.

J'ai trouvé que cela créait une certaine distance entre l'auteur et le lecteur, et j'ai souvent eu l'impression de n'être que simple spectatrice des faits, et non pas une personne vivant le quotidien de cette famille. C'était plutôt déroutant, d'autant plus que le caractère froid d'Alexandrine n'arrange pas forcément les choses. Mais au final, je peux comprendre son attitude, ce masque qu'elle a décidé de porter pour tenter de tirer un trait sur son passé, et je lui pardonne son comportement vis-à-vis de Marie au début du roman.

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  • Le patois auvergnat : un petit lexique en fin de livre...

Le deuxième point négatif de ma lecture est la présence de mots du dialecte auvergnat. J'ai trouvé cela intéressant, de partager des comptines, des expressions, des mots de tous les jours... avec le lecteur. Seulement, les traductions ne sont pas toujours présentes, sauf si l'auteur intervient en intégrant à l'histoire la signification de tel ou tel terme.

Un lexique ou des notes en bas de pages se seraient avérés utiles, pour une meilleure compréhension des scènes imaginées par Jean Anglade.

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En résumé, Les délices d'Alexandrine est un livre qu'il faut lire ! C'est le deuxième roman de terroir que je lis, et j'ai beaucoup aimé me promener dans les campagnes auvergnates, découvrir les petits villages nichés dans des vallées ou situés près d'un ruisseau... Jean Anglade a écrit une histoire qui parle de l'émancipation progressive des femmes, de leur indépendance nouvelle et de leurs droits, mais aussi des bons comme des mauvais côtés de moderniser le monde qui nous entoure. Le tout est abordé avec tact, précision, sans aucune ambiguïté et sans position adoptée par l'auteur : le choix est laissé au lecteur de s'investir ou pas dans cette histoire.

Deux petits points négatifs pour moi cependant, notamment au niveau de la narration assez distante et impersonnelle, dans laquelle je me suis senti mise un peu à l'écart de la vie de cette famille, et l'absence d'un lexique ou de notes en bas de pages, afin de mieux comprendre le patois auvergnat.

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Détails sur ce livre :

Les délices d'Alexandrine, publié aux éditions Pocket

Auteur : Jean Anglade

Nombre de pages : 347 pages

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Je vous dis à bientôt pour un prochain article et je vous souhaite de faire de belles lectures.

Sue-Ricette

117325945

Lu pour le Pumpkin Autumn Challenge, dans la catégorie "Fall" in Love

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22 décembre 2017

The Mortal Instruments - Tome 2

tmi_tome_2- Le Monde Obscur est en émoi depuis le meurtre mystérieux d'un loup-garou survenu devant le Hunter's Moon, l'un des repaires de lycanthropes les plus fréquentés de New York. Du côté des Chasseurs d'Ombres, l'Inquisitrice, une femme insensible et austère, est dépêchée par l'Enclave pour s'emparer de l'Institut : Valentin est de retour et une guerre sanglante se prépare. Pris dans la tourmente des événements, écartelés entre cœur et raison, Clary et Jace se lancent à corps perdu dans un combat entre les forces du Bien et du Mal, qui les mènera des souterrains de la Cité Silencieuse aux eaux sombres de l'East River... -

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Je dédie cette chronique à ma copinaute cocomb, avec qui j'ai lu le tome 2 de The Mortal Instruments en lecture commune. J'ai beaucoup aimé lire ce roman avec toi, et je suis impatiente qu'on se lance dans le tome 3 ! :)

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Balises spoilers : ces balises seront mises en place à partir de chaque tome 2 d'une saga que je chroniquerai sur le blog. Si vous n'avez pas lu le tome 1 ou si vous n'aimez tout simplement pas vous faire spoiler, passez votre chemin lorsque vous verrez ces symboles  /!\ ... /!\ . Bonne lecture !

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Mon avis :

J'ai lu le tome 1 de The Mortal Instruments en septembre, et j'avais assez bien aimé ma lecture. Certains éléments m'avaient déçue, notamment au niveau des personnages, mais cette histoire avait du potentiel.

Au mois de novembre, mon amie cocomb, du blog Critiques d'une lectrice assidue, m'a proposé de faire une lecture commune sur le tome 2 de la saga écrite par Cassandra Clare. À travers nos deux chroniques, vous verrez que nos avis se rejoignent sur plusieurs points :)

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  • Clary : le point noir de The Mortal Instruments

Je vous en avais parlé dans ma chronique du tome 1 (juste ICI), mais Clary est et restera le point noir de cette série. Elle est l'héroïne, le personnage central de l'histoire, et pourtant l'auteure lui prête des traits de caractères énervants et un rôle plutôt secondaire

Cassandra Clare met son lecteur face à une jeune fille de 16 ans (un an s'est écoulé entre les deux tomes) qui, même si elle grandit, reste assez immature et pleurnicharde. Clary essaie de comprendre le monde qui l'entoure, l'univers des Chasseurs d'Ombres et des Créatures Obscures, mais jamais de sa propre initiative, et j'ai trouvé que cela rendait son personnage mou, inactif et assez inintéressant.

Clary a réussi à s'intégrer à ce nouveau monde, elle est parvenue à se faire accepter d'Alec et Isabelle, des loups-garous et des vampires. Malgré tout, n'ayant jamais fréquenté de Chasseurs d'Ombres jusqu'à maintenant, un entraînement lui est nécessaire pour qu'elle sache se défendre. Or, à aucun moment la jeune fille n'est préparée au combat contre les démons et autres créatures maléfiques...

Le personnage de Clary n'a pas bougé d'un iota : on en est toujours au même point ! Elle se plaint très souvent, laisse les autres se battre à sa place, s'énerve et se demande qui, de Jace ou de Simon, elle doit choisir (un triangle amoureux qui m'a fait lever les yeux au ciel plus d'une fois). Je l'ai cependant davantage appréciée dans ce tome 2, je l'ai trouvée par moments plus mûre et réfléchie.

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  • L'intrigue : à quand la guerre ?

Dans The Mortal Instruments, l'auteure nous annonce dès le tome 1 qu'une guerre est en préparation et qu'elle va éclater d'un moment à l'autre. Avec cocomb, nous avons remarqué que la guerre se préparait toujours dans le tome 2. Cette bataille annoncée est censée être très importante dans l'univers imaginé par Cassandra Clare, mais quand va-t-elle arriver ?

Le tome 3 ne laisse rien présager de plus mouvementé, le résumé nous a fait comprendre qu'il y aurait encore pas mal de blablatages, de déchirement amoureux agaçant et de lenteur au niveau de l'intrigue. Parce que oui, l'attente de cette guerre prévue dès les premier tome n'est qu'une partie de l'intrigue... qui n'avance pas !

L'histoire stagne, on tourne en rond, on revient toujours au point de départ : la guerre se prépare, il faut trouver une solution pour l'empêcher et contrecarrer les plans de Valentin, mais entre-temps on échoue, alors on reprend tout à zéro, on réfléchit et on se dit que si Jocelyne, la mère de Clary, n'était pas dans le coma, tout serait beaucoup plus simple...

En gros, le tome 2 retourne les mêmes idées tout au long des 524 pages que compte le livre. C'est assez lassant au final, parce qu'on s'accroche à l'histoire, pensant que tout peut basculer en quelques pages, mais cocomb et moi avons été déçues de ce point de vue-là.

Vers la fin du roman, une bagarre décisive a lieu, et Jace, Clary et leurs amis doivent régler leurs comptes avec Valentin, qui a capturé Simon et une jeune loup-garou. Nos deux protagonistes principaux vont réussir à voir Valentin, mais à quel prix ?! Ce dernier lâche sur eux une armée de monstres et de démons très difficiles à vaincre. S'engage alors une bataille longue et riche en descriptions, un combat plutôt inutile qui ne fait que rallonger l'histoire... et qui n'apporte aucun nouvel élément !

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  • Une histoire qui prend son temps, mais qu'on aime bien :)

J'ai trouvé que ce tome 2 était quand même mieux que le premier volume. Tant au niveau des personnages, qui ont un peu gagné en maturité (un peu Clary, surtout Jace), qu'au niveau de l'intrigue : elle stagne encore beaucoup trop à mon sens, l'auteure cherche à maintenir le lecteur dans une ambiance mystérieuse, pleine de surprises et de rebondissements, mais je pense que tout devrait commencer à s'accélérer à partir du tome 3.

Dans La Cité des Cendres, on a quelques surprise pour le moins inattendues, comme celle-ci :

/!\ Vers la moitié du roman, Simon, le meilleur ami de Clary, devient un... ... Et non, je ne vous dirai rien ! (je n'aime pas spoiler, mais il faut bien jouer le jeu, non ? ^^) /!\

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En résumé, j'ai bien aimé ma lecture du tome 2 de The Mortal Instruments. Cassandra Clare a des idées intéressantes, une imagination débordante, mais son envie de ménager le suspens dissipe le mystère et rend l'histoire un peu ennuyeuse. L'intrigue évolue trop lentement, et les mêmes idées se répètent assez souvent au cours des différents chapitres. Les personnages sont cependant plus attachants, mûrs et réfléchis que dans le tome 1, surtout Jace, car Clary reste le gros problème de cette saga.

Cocomb et moi avons d'ores et déjà prévu de lire le tome 3 ensemble, parce que nous avons envie de connaître le fin mot de cette histoire et parce qu'on a pris énormément de plaisir à lire La Cité des Cendres ensemble. Je te fais plein de bisous si tu passes par ici, n'hésitez pas à lui rendre visite sur son blog Critiques d'une lectrice assidue

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Détails sur ce livre :

The Mortal Instruments - Tome 2, publié aux éditions Pocket Jeunesse

Auteur : Cassandra Clare

Nombre de pages : 524 pages

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Je vous dis à très bientôt pour un prochain article et je vous souhaite de faire de belles lectures.

Sue-Ricette

13 décembre 2017

Les Proies

les-proies- En pleine guerre de Sécession, un caporal nordiste échappe à un brasier et trouve refuge dans un pensionnat pour jeunes filles confédéré. Mais l'intrusion soudaine d'un mâle vient perturber la vie des huit femmes qu'abrite encore l'institution, huit recluses pétries de valeurs puritaines et de pulsions refoulées. Objet de tous les fantasmes, le soldat va s'employer à les incarner avec un art consommé de la manipulation, jusqu'à une nuit où tout bascule. -

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Mon avis :

J'ai lu ce roman pour le Pumpkin Autumn Challenge, car le résumé laissait entendre que c'était un thriller terrifiant, un huit-clos angoissant, un "conte gothique démentiel" selon la remarque de Stephen King sur la quatrième de couverture...

Au final, j'ai été déçue. Entre une action inexistante, des personnages creux, naïfs et niais, une histoire qui n'avance pas et une fin plate et inintéressante... ma lecture des Proies aura été laborieuse et décevante !

En trois points, je vous propose de découvrir le livre de Thomas Cullinan :)

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  • La lenteur du récit : on s'ennuie...

Je vais être honnête, Les Proies n'est pas le thriller haletant auquel on peut s'attendre en lisant le résumé. On en est loin, puisque l'action ne commence à apparaître que vers 300 - 350 pages... sur environ 700 pages que compte le livre ! J'ai donc été déçue de ce point de vue-là, car le rythme est lent, très lent.

L'histoire n'avance pas, et les 350 premières pages englobent une journée dans la vie de la pension pour jeunes filles, c'est-à-dire le jour de l'arrivée du soldat blessé. La seconde moitié ne rattrape pas cette lenteur extrême, le tout reste très plat : l'intrigue n'évolue pas, et à la fin le lecteur se retrouve à peu près au même point qu'au début...

En bref, je me suis ennuyée, et j'ai dû me forcer pour continuer à lire le roman de Thomas Cullinan. Je n'aime pas abandonner un livre en cours de route, car tout peut basculer en quelques pages, mais je n'ai pas réussi à accrocher sur le rythme et l'évolution de cette histoire. À cause de cette lenteur, l'effet attendu par le lecteur, le coté thriller des Proies, disparaît presque complètement.

Il ne disparaît pas totalement malgré tout, mais c'est plus une ambiance malsaine qui émane de ce récit, qu'une note d'angoisse palpable et d'attente insoutenable...

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  • L'ambiance : malsaine mais pas terrifiante !

Dans ce roman, l'atmosphère est pesante, trouble et malsaine. Sans vous spoiler quoi que ce soit, l'auteur nous laisse penser pendant une bonne partie de l'histoire que le caporal McBurney est un pervers, un manipulateur et un opportuniste. C'est un point assez embarrassant, car la plupart des personnages féminins sont des adolescentes âgées de 11 à 17 ans. Cela donne à chaque action, chaque geste, chaque pensée, un coté dérangeant.

La personnalité de McBurney n'est en réalité pas celle que l'auteur cherche à nous faire croire, mais le retournement de situation qui nous est proposé ne surprend pas le lecteur dans le bon sens du terme : on s'en étonne, mais c'est évoqué très rapidement, trop même... et cela rend l'effet de surprise inefficace ! De plus, Les Proies ne comporte presque aucun suspens. L'ambiance est malsaine, mais pas angoissante. Lorsque je l'ai lu, je n'ai pas eu l'impression de lire un thriller, ni un roman policier ou à suspens.

La chute de ce livre n'arrange rien, car avec la lenteur du récit et l'atmosphère plutôt déroutante, le lecteur s'attend à une fin en apothéose...! Malheureusement, les dernières pages restent plates et Thomas Cullinan nous offre une fin qui, je trouve, n'en est pas une.

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  • Les personnages : mais comment est-ce possible ?!

Tous les points que j'ai évoqués jusqu'à maintenant forment un tout avec les personnages, qui sont en quelque sorte le gros défaut de cette histoire. Après McBurney, qui est manipulateur, opportuniste et pervers (jusqu'à un certain point, comme je l'ai dit plus haut), viennent les protagonistes féminins. L'auteur nous offre une palette de femmes et de jeunes filles énervantes, crédules, naïves et niaises !

Les dirigeantes du pensionnat, Harriet et Martha Farnsworth, sont des femmes assez réfléchies au début, mais qui se laissent rapidement décontenancer avec l'arrivée du caporal McBurney. Elles tentent de conserver leur autorité sur les pensionnaires de l'établissement, mais perdent peu à peu leur sérieux. Sous son air timide, Miss Harriet se révèle être quelqu'un d'extraverti, à l'inverse de sa soeur, qui est sévère à l'extérieur mais humaine voire un peu molle à l'intérieur.

Les jeunes filles, quant à elles, ne font que minauder et essayer d'attirer l'attention de McBurney, certaines par pure amitié, d'autres par envie. Les plus jeunes, comme Amelia et Marie, ne remarquent pas vraiment la personnalité ambiguë du caporal, qui s'emploie à être un ami, un confident, une épaule pour pleurer... J'ai du mal à accepter leur attitude, même si leur jeune âge peut atténuer les choses, mais elles m'ont paru aveugles à plusieurs reprises : McBurney a parfois des paroles ou des gestes assez équivoques sur ses intentions, mais on dirait que personne ne s'en rend compte.

De plus, j'ai trouvé les différents personnages assez creux. Thomas Cullinan propose au lecteur un roman choral, c'est-à-dire avec plusieurs points de vue : chaque chapitre se place dans la tête d'un personnage. Dans Les Proies, tous les personnages féminins sont mis en avant. On découvre les moindres recoins de leur cerveau, ce qu'elles pensent, ce qu'elles se disent entre elles. Pourtant, j'ai eu l'impression que ce que chacune racontait était creux : beaucoup de dialogues, de récit, mais c'était en quelque sorte parler pour ne rien dire !

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En résumé, je n'ai pas aimé ma lecture et je ne vous recommande pas ce livre. Je ne relirai pas Les Proies, le rythme est lent et long, l'histoire véhicule des messages plutôt malsains, et met en scène des personnages inintéressants et énervants. Dommage, parce que ce roman avait du potentiel, notamment au niveau des idées de l'auteur : moins de blablatages, plus d'action, et une fin digne d'un thriller. Tout cela aurait pu être mieux exploité et mis en forme, pour nous offrir un véritable huit-clos angoissant et haletant.

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Détails sur ce livre :

Les Proies, publié aux éditons Rivages

Collection : Noir

Auteur : Thomas Cullinan

Nombre de pages : 668 pages

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Je vous dis à très bientôt pour un prochain article et je vous souhaite de faire de belles lectures.

Sue-Ricette

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Lu pour le Pumpkin Autumn Challenge, dans la catégorie Hurlons dans les Bois

6 décembre 2017

L'Histoire de Pi

histoire-de-pi- Lorsque le bateau qui emmenait la famille Patel au Canada sombre au beau milieu de l'océan Pacifique, le jeune Piscine se trouve être le seul survivant du naufrage. Monté à bord d'une chaloupe, Pi se pense en sécurité et espère être sauvé rapidement. Mais lorsqu'il découvre Richard Parker, le tigre du Bengale du zoo de son père à Pondichéry, les choses se compliquent... Durant 227 jours, il devra affronter la faim, la soif, le froid, la chaleur et les réactions imprévisibles de Richard Parker. -

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Mon avis :

Ce roman faisait partie de ma PAL d'été, et j'ai commencé à le lire au mois d'août. Je ne l'ai terminé qu'en octobre, après trois mois de lecture environ, et malgré quelques lenteurs au niveau du rythme de l'intrigue, L'Histoire de Pi est une belle découverte littéraire !

En trois points, je vous propose de mieux connaître et comprendre l'univers imaginé par Yann Martel ! :)

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  • Pi : un personnage plein de sagesse

Piscine Molitor Patel est le personnage principal de ce roman, puisque ce sont ses aventures que l'auteur va nous conter. L'histoire commence en Inde, à Pondichéry, où la famille Patel vit paisiblement. Pi est le fils du directeur du zoo local, dans lequel cohabitent de nombreuses espèces : tigres, orangs-outans, hyènes, zèbres, lions...

Le jeune garçon s'intéresse de près au sens de la vie, aux origines de l'existence et à trois religions qu'il côtoie chaque jour : l'hindouisme, l'islam et le christianisme. Tout au long des 476 pages de ce roman, le personnage de Pi nous invite à réfléchir sur ce que l'on croit et ce que l'on ne croit pas. En effet, Yann Martel propose au public une approche à la fois spirituelle et athée sur la vie et ses origines.

Plusieurs fois, Pi va se trouver confronté à ces deux points de vue, qui sont représentés par diverses personnes, telles qu'un professeur de son collège et un vieil homme croyant avec qui il se liera d'amitié. Dans son roman, l'auteur a créé un parallèle très intéressant entre la science et la religion. Piscine fait en quelque sorte office d'intermédiaire : il offre au lecteur la possibilité de choisir l'une ou l'autre de ces voies.

C'est un point que je détaillerai plus en profondeur dans le paragraphe suivant, car Yann Martel donne encore le choix à son lecteur un peu plus loin dans son livre. Je reviens rapidement sur le personnage de Pi, qui délivre un beau message d'amour et de paix. Du fait qu'il côtoie l'hindouisme, l'islam et le christianisme, Piscine décide de n'être ni hindou, ni musulman, ni chrétien... mais d'être universel dans son amour pour Dieu !

Pour lui, les couleurs de la religion importent peu, du moment que l'on croit et que nos prières sont destinées non pas à une divinité en particulier, mais à celle(s) que l'on porte dans notre coeur. Pi nous le montre à plusieurs reprises, où il peut aussi bien prier Jésus qu'Allah, des dieux et déesses hindous ou encore sa mère, qu'il aime plus que tout ! Sa pluralité religieuse ne l'empêche pas d'aimer la vie, de l'apprécier chaque jour qui passe.

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  • Croire ou ne pas croire...

... telle est la question ! Dans L'Histoire de Pi, l'auteur propose à son lecteur une fin assez philosophique. Sans vous spoiler quoi que ce soit, Pi se retrouve face à deux personnes, dont l'esprit scientifique refuse de s'ouvrir à l'incroyable. Parce que oui, le jeune garçon va vivre des moments particulièrement difficiles durant 227 jours, mais il va aussi connaître des moments de joie, de fierté, des moments incroyables. Le récit qu'il nous livre peut paraître abracadabrant, poétique et magnifique mais sans une once de vérité, romancé et arrangé pour susciter l'intéret des gens...

Pourtant, Pi ne se démonte pas et livre une toute autre version des faits, une qui correspond mieux aux attentes des deux scientifiques. Le récit semble alors plus plausible, mais beaucoup plus sombre et macabre, avec des personnages violents et sans pitié ! C'est là que se pose la problématique de croire ou pas ce que raconte Piscine. Je vous laisse découvrir quelle version choisiront les scientifiques en lisant le roman de Yann Martel, mais pour ma part je pense que c'est ce que nous croyons au fond de nous-mêmes qui compte le plus.

On peut mettre en parallèle la spiritualité et l'athéisme avec les personnages de ce roman. Pi représente l'ouverture d'esprit et les possibilités de l'existence de quelque chose d'incroyable et d'extraordinaire : Dieu, vivre des aventures peu communes, survivre dans des conditions de vie extrêmes... À l'inverse, on peut rapprocher les scientifiques qui l'interrogent de la pensée athéiste, où il y a toujours une explication rationnelle à un phénomène que l'on ne peut pas expliquer par la mystique.

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  • Le rythme : pour essayer de tromper l'enui...

Le seul point négatif de ma lecture est le rythme de l'histoire. Le livre est divisé en trois parties : la première est essentiellement consacrée au cheminement spirituel de Pi, la seconde nous raconte sa survie dans la chaloupe, la troisième partie relate son sauvetage et l'entretien avec les deux scientifiques dont je vous ai parlé un peu plus haut.

Le rythme de la narration vient un peu contrebalancer tout ce que j'ai pu évoquer depuis le début ; la lenteur et le manque d'action ont fait que j'ai mis un peu plus de deux mois pour lire ce roman. L'intrigue est intéressante, mêlant aventure, philosophie de vie, guide pratique et journal intime. Le récit se base du point de vue de Piscine, c'est lui qui nous raconte son histoire.

Mais j'ai trouvé sa narration lente et avec quelques longueurs. Il y a de nombreuses descriptions des paysages, qu'ils soient situés en Inde, sur l'océan Pacifique ou même plus tard sur une île. Les décors foisonnent de détails colorés, la couleur jouant un rôle important dans le quotidien de naufragé de Pi : du bleu à perte de vue, tous les jours !

Dans sa solitude extrême, Pi répète assez souvent les mêmes choses. Cela peut concerner la chaloupe, le radeau qu'il a fabriqué, Richard Parker ou encore le peu de chances qu'il y a de trouver son embarcation perdue dans l'immensité océane. Il cherche à tromper l'ennui, essaie d'oublier la chaleur, le froid, la faim, la soif et le tigre du Bengale qui se trouve à moins de dix mètres de lui ! Pour ma part, j'avais l'impression de ressentir la lassitude du jeune garçon, sa fatigue, son envie de tout laisser tomber...

Cela m'a quelque peu déçue, car j'ai bien aimé les idées de l'auteur, les personnages, l'évolution de l'intrigue, la fin du roman qui donne matière à réfléchir sur ce que nous croyons ou pas... mais je n'ai pas adhéré à la narration, que j'ai trouvé lente et longue.

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En résumé, est-ce que je vous recommande de lire L'Histoire de Pi ? Oui, sans aucune hésitation ! C'est un récit d'aventures très intéressant, mais aussi un ouvrage documenté et recherché sur la survie en mer. Yann Martel a écrit un roman qui peut être lu à tout âge et mis à part la narration, sur laquelle je n'ai pas trop accroché pour ma part, c'est un  livre à mettre en toutes les mains.

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Détails sur ce livre :

L'Histoire de Pi, publié aux éditions Folio Junior

Auteur : Yann Martel

Nombre de pages : 476 pages

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Je vous dis à très bientôt pour un prochain article et je vous souhaite de faire de belles lectures.

Sue-Ricette

15 novembre 2017

La Passe-Miroir - Tome 1

la-passe-miroir-1- Ophélie vit sur l'arche d'Anima avec sa famille, qui ne rêve que d'une chose : la marier ! Après de nombreuses tentatives infructueuses, sa mère apprend finalement à la jeune fille qu'elle va épouser Thorn, un homme froid et peu loquace habitant la Citacielle. Contrainte de partir, Ophélie ne pourra compter que sur ses dons de liseuse et sa capacité à traverser les miroirs, pour comprendre le rôle qu'elle a à jouer dans cette histoire. Pourquoi doit-elle cacher sa véritable identité ? Quel est le but de son union avec Thorn ? -

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Mon avis :

La Passe-Miroir est sans aucun doute le livre dont j'ai le plus entendu parler depuis que je me suis remise à lire. BookTube et la blogosphère regorgent d'avis très positifs sur ce roman, voire coups de coeur pour un grand nombre d'entre eux ! Cela m'intriguait, je me demandais ce que cette histoire pouvait bien renfermer pour être aussi appréciée.

Après quelques mois d'attente, je me suis enfin lancée dans la lecture du tome 1 de la saga écrite par Christelle Dabos, et je comprends maintenant pourquoi tout le monde recommande ce roman avec autant de ferveur. J'ai été conquise par ma lecture, c'est un gros coup de coeur ! Et je vous propose de détailler tout ça avec moi :)

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  • Ophélie : une héroïne insoupçonnée

Dans La Passe-Miroir, nous allons suivre les aventures d'Ophélie, une jeune fille vivant sur l'arche d'Anima. Conservatrice du musée national, elle aime la compagnie des archives dont elle s'occupe, de son écharpe élimée, de son oncle et de son petit frère, les seules personnes qu'elle apprécie vraiment. Mais sa mère n'a qu'une idée : la marier !

Le jour où sa soeur débarque à l'improviste au musée pour lui annoncer que son mariage a été convenu et qu'elle ne peut refuser cette union, Ophélie est désemparée, prête à tout pour échapper au destin morne de dame de la cour qui l'attend... Car son futur mari n'est pas n'importe qui ! Il est l'intendant de la Citacielle, une arche appartenant au Pôle, et l'héritier de la lignée des Dragons.

Résignée, la jeune fille quitte Anima pour le Pôle glacial et fort peu accueillant, où elle va découvrir que toute cette histoire de mariage n'est qu'un prétexte à des ambitions bien plus grandes que ce qu'elle imaginait. Ce sont les grandes lignes de ce roman, qui va nous amener bien plus loin que la simple intrigue mystérieuse et à laquelle on trouve facilement une solution ! Ophélie est le personnage principal, et c'est grâce à elle que La Passe-Miroir évolue de manière progressive vers un ouvrage captivant et complexe.

Trahisons, complots et intrigues de cour sont les maîtres mots du livre de Christelle Dabos. Et Ophélie, par ses agissements et ses réflexions, va changer le point de vue du lecteur ! Lorsque j'ai commencé à lire Les Fiancés de l'Hiver, j'ai été rapidement happée par l'histoire, une excellente association de littératures Fantasy et jeunesse, mais je ne m'attendais pas à pénétrer dans un univers où le pouvoir et l'ambition sont rois.

Notre jeune héroïne n'est pas préparée à tout cela, et va devoir apprendre à faire avec : ces sourires de façade deviennent son quotidien, et les nobles ne se complimentent que pour mieux se haïr. Au début du roman, Ophélie semble fade et terne, tout comme ses lunettes dont le verre se teinte d'une certaine couleur selon son humeur. Mais plus l'histoire avance, plus elle s'enhardit ! Elle qui paraît faible, fragile et inintéressante, se révèle être une femme forte, très intelligente et débrouillarde.

Ophélie sait s'adapter à chaque situation, son don de liseuse et sa capacité à traverser les miroirs ne sont que des plus à ajouter à son incroyable personnalité. Je pense que son personnage est devenu l'un de mes préférés dans la littérature, car c'est une héroïne insoupçonnée ! Rien ne la prédisposait à devenir le centre de cette histoire, et elle est finalement bien plus importante que ce qu'elle croyait.

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  • Christelle Dabos : une plume incroyable !

Si l'intrigue et les personnages m'ont totalement conquise, la plume de l'auteure est tout simplement sublime ! Christelle Dabos emploie un vocabulaire riche et soutenu, les tournures de phrases sont distinguées, car le contexte social ainsi que les lieux imaginés s'y prêtent très bien : la majeure partie de l'histoire se déroule dans des châteaux, où les personnes les plus nobles sont invitées à séjourner et à profiter du bon temps à la cour.

L'auteure sait choisir les mots en fonction de la situation, en fonction du ton avec lequel elle fait parler ses personnages. Elle réussit à merveille à doser les termes élégants et à jongler avec un lexique plus courant. Le lecteur va peu à peu s'identifier au personnage d'Ophélie, puisque c'est à travers ses yeux que l'on voit tout. La plume de Christelle Dabos est belle, fluide, intense, ironique, désinvolte parfois... Pour ma part, je l'ai énormément appréciée, d'autant plus qu'elle nous offre également une palette d'émotions variée, avec la crainte, le doute, la joie, la tristesse, la haine, la froideur, le mépris, la douceur...

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  • Le tome 2 : une suite prometteuse...

La suite de ce premier tome promet d'être tout aussi intrigante et prenante, et pleine de rebondissements. Je pense que l'auteure va encore davantage accentuer le coté fourbe de nombreux personnages, et l'intrigue va aller crescendo pour nous faire nous poser toujours plus de questions au sujet de Thorn, de Berenilde, d'Archibald, du Chevalier et même d'Ophélie.

Car si la jeune fille est pour le moment le seul personnage digne de confiance dans ces romans, le flou et le doute planent sur les autres protagonistes et leurs véritables intentions. Le tome 2 ne nous donnera peut-être pas les réponses aux interrogations qui nous taraudent l'esprit, mais il apportera certaines clés, certains indices, qui nous aideront à mieux comprendre le fin mot de tout cela.

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En résumé, vous l'aurez compris, j'ai adoré Les Fiancés de l'Hiver ! J'ai eu un peu de mal à mettre mes idées en place de manière concise, car le coup de coeur que j'ai eu pour cette histoire a légèrement désordonné mes pensées et ma réflexion, donc j'espère que le tout est quand même bien structuré. En tout cas, La Passe-Miroir est une saga que je vous recommande chaudement à mon tour, pour son univers, ses personnages, son intrigue... bref, je ne peux que vous conseiller de la lire !

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Détails sur ce livre :

La Passe-Miroir - Tome 1, publié aux éditions Gallimard

Auteur : Christelle Dabos

Nombre de pages : 519 pages

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Je vous dis à très bientôt pour un prochain article et je vous souhaite de faire de belles lectures.

Sue-Ricette

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8 novembre 2017

Tobie Lolness - Tomes 1 et 2

tobie-lolness- Tobie Lolness est le fils de Sim, un éminent scientifique de l'Arbre connu pour ses travaux sur la vie, les insectes, les oiseaux... Le jour où Sim dévoile une invention qui pourrait changer le cours des choses des Cimes jusqu'aux Basses branches, tout le monde se retourne contre lui et sa famille. Désormais ennemis publics n°1, les Lolness n'ont plus qu'une chance de s'en sortir : Tobie. Il s'est enfui et est devenu un fugitif, mais il est prêt à tout pour sauver ses parents et Elisha, une jeune fille aussi mystérieuse que belle, une amie et peut-être même plus... -

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Mon avis :

J'adore la nature, les arbres, le vent, les feuilles et leurs couleurs changeantes... Et cet amour se ressent également à travers la littérature ! Un roman qui narre les aventures d'un petit homme pas plus haut que le pouce, un roman jeunesse où la nature est le coeur même de l'histoire... Tobie Lolness ne pouvait que me plaire, et ce fut le cas !

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Le coup de coeur n'est pas passé loin, mais j'ai beaucoup apprécié ma lecture. Timothée de Fombelle a écrit une histoire magnifique qui peut être lue à tout âge. En trois points, je vous propose de découvrir ces romans plein de vie ! :)

  • L'intrigue : notre monde expliqué par la fiction

Tobie Lolness est une duologie jeunesse incroyable. J'ai adoré les personnages, leur façon d'agir et de penser, les décors naturels, la société de l'Arbre qui possède des codes presque similaires aux nôtres... À la base, le monde dans lequel vivent Tobie et sa famille est paisible. Sim Lolness est un scientifique reconnu et apprécié, jusqu'au jour où il dévoile une machine révolutionnaire, capable de changer le quotidien de tout un chacun.

Jo Mitch est l'antagoniste de cette histoire, et il tentera par tous les moyens d'obtenir le secret de cette machine ! Peu importe si l'anarchie s'installe progressivement dans l'Arbre, peu importe si l'on place un tyran à la tête de la société, peu importe si la moralité et le bon sens sont bafoués... Le peuple de l'Arbre n'est pas différent de nous : ils sont humains au fond, mais certains sont trop fiers, d'autres n'en ont pas conscience et d'autres encore sont privés de leur humanité.

À travers la fiction, Timothée de Fombelle transmet un message d'actualité au public. C'est un peu la même chose que dans le roman de Ray Bradbury, Fahrenheit 451 : l'auteur s'implique de manière implicite dans son ouvrage, pour dénoncer des faits majeurs, pour attirer l'attention des gens sur des causes importantes. Tobie Lolness vise principalement la jeunesse, car les jeunes sont assez réceptifs à ces messages cachés, mais les adultes peuvent tout autant lire cette duologie riche en valeurs altruistes et humaines !

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  • La plume de l'auteur : unique !

J'ai totalement adhéré à la plume de l'auteur ! Timothée de Fombelle a un style unique, direct, beau, fluide, piquant parfois, émouvant... bref, j'ai énormément apprécié son écriture ! On passe de la tristesse à la joie, du doute à la certitude, de la bienveillance à la méchanceté et d'autres encore ! Les mots sont soigneusement choisis, rien n'est laissé au hasard, pas même les expressions de notre quotidien.

L'auteur donne un sens original à des phrases telles que vieille branche, il n'est pas dans son assiette... Chaque action des personnages, chaque pensée, chaque parole est essentielle et les mots prennent un sens nouveau sous nos yeux ! Les personnages sont très recherchés, leur psychologie est fouillée, du recoin le plus sombre du cerveau de Léo Blue jusqu'à la petite étincelle de bonté qui caractérise si bien Tobie.

C'est un point qui m'a beaucoup plu. On se représente très bien les Cimes, les Basse branches ou encore les Rameaux, car chaque ligne de ces romans regorge de détails immersifs. Les animaux peuplant l'Arbre ne sont pas oubliés non plus, et on arrive facilement à s'imaginer dans la peau de Sim Lolness ou Tobie pour mieux observer les oiseaux, les charançons, les fourmis...

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  • Tobie : dans son coeur et dans sa tête...

Le seul point plutôt négatif de ma lecture est le personnage de Tobie. Nous allons suivre ses aventures à travers deux livres, nous allons apprendre à mieux le connaître, car il faudra affronter les insectes, le froid, la faim, la haine de ses amis... mais malgré tout, il me manquait quelque chose ! J'avais placé la barre de mes attentes très haut, et on pourrait penser que je chipote, mais je n'ai pas eu l'impression de sentir Tobie totalement impliqué dans ce tout ce qui lui arrive.

Alors oui, on le suit dans sa tête et dans son coeur, mais au niveau des dialogues et des différentes interactions entre les personnages, Tobie est assez absent. Étant donné qu'il est le héros de cette histoire, j'aurais aimé "l'entendre" davantage. À de nombreuses reprises, ses silences parlent d'eux-mêmes et nous laissent deviner qu'il a un plan, une idée pour aider tout le monde...

Ce sera peut-être un détail pour vous lorsque vous lirez les romans de Timothée de Fombelle, mais cela a eu un certain effet sur moi. Ce n'est pas grand chose et ma lecture n'en a pas pour autant été gâchée, mais je trouve que cela aurait été un plus à ajouter à l'univers rocambolesque de Tobie Lolness !

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En résumé, j'ai adoré ma lecture ! Tout était fait pour me plaire, j'ai adhéré à l'imagination débordante de l'auteur, à sa plume et aux personnages qu'il a créés. J'aurais pu encore évoquer d'autres aspects de ces livres, comme les révélations inattendues qui surprennent le lecteur, le rythme prenant, les illustrations... Mais les points que j'ai soulevés ici sont ceux qui m'ont le plus marquée.

Je ne ressors pas du tout déçue de cette duologie, au contraire, même s'il me manque cette petite note d'implication totale de la part de Tobie. En tout cas, ces romans sont à découvrir et à partager. Que vous soyez jeunes, moins jeunes, amateurs de littérature jeunesse ou pas, foncez !

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Détails sur ces livres :

Tobie Lolness - Tomes 1 et 2, publiés aux éditions Gallimard

Auteur : Timothée de Fombelle

Nombre de pages : 311 pages (tome 1) et 343 pages (tome 2)

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Je vous dis à très bientôt pour un prochain article et je vous souhaite de faire de belles lectures.

Sue-Ricette

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Lus pour le Pumpkin Autumn Challenge, dans la catégorie Féérique Citrouille, Bibbidi-Bobbidi-Boo !

25 octobre 2017

Pierre et Jean

pierre-et-jean- Pierre et Jean raconte l'histoire de deux frères : Pierre, l'ainé, médecin, brun, impulsif et colérique ; Jean, le cadet, avocat, blond, doux et calme. Ce court roman raconte comment Jean hérita de la fortune d'un ami de ses parents, et comment Pierre en devint jaloux. Il raconte aussi les soupçons naissants et grandissants de l'ainé sur sa mère... Le passé de sa famille peut-il lui apporter les réponses ? -

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Mon avis :

En ce moment, j'étudie le réalisme et le naturalisme. Ces deux mouvements comptent de nombreux auteurs et artistes au XIXe siècle, et Guy de Maupassant en fait partie. J'ai lu Pierre et Jean, un court roman de 217 pages qui parle de jalousie, de secrets de famille et d'amour... Cette lecture fut pour moi un coup de coeur !

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  • L'histoire

Dans Pierre et Jean, nous allons suivre le quotidien d'une famille bourgeoise du Havre, les Roland. Pierre et Jean, les deux fils, sont à l'opposé l'un de l'autre mais vivent heureux avec leurs parents. Les journées sont calmes, on va souvent pêcher dans le bateau familial, on dîne quelquefois avec Madame Rosémilly, une jeune veuve et amie des Roland.

Jusqu'au jour où le notaire annonce à Jean, le cadet, qu'il vient d'hériter de la fortune de Monsieur Maréchal, un ancien ami de la famille, mort il y a peu. L'étonnement et la surprise se font d'abord ressentir, pour ensuite laisser place à la joie et à la fierté des parents pour leur fils maintenant riche !

Ce n'est pourtant pas vraiment la même chose pour Pierre, l'ainé, qui se rend bien compte que son frère a hérité de tout l'argent de ce monsieur... Cela le laisse un peu abasourdi, étant donné que Maréchal connaissait et appréciait les deux frères depuis leur plus jeune âge. L'esprit de Pierre se met alors à bouillir de mille questions, auxquelles le jeune homme tentera d'apporter des réponses.

Une fois les bases de l'histoire posées, on peut se lancer les yeux fermés dans ce livre ! Guy de Maupassant invite le lecteur à découvrir un court roman haletant, dans lequel les soupçons et le doute sont très présents. Pourquoi Pierre irait-il chercher des réponses à ses questions dans le passé de sa mère ? Qui est vraiment cette femme ? L'auteur nous donne une piste, que l'on suit en même temps que le héros : on progresse avec lui, on apprend, on réfléchit...

Cette idée revient assez souvent dans le roman, mais Maupassant s'arrange parfois pour réussir à nous faire changer d'avis : peut-être que ce n'est pas ce que l'on croit, toute cette histoire pourrait n'être simplement que de mauvaises pensées émises par un frère jaloux... C'est un tour de force psychologique que nous propose l'auteur, notamment avec les personnages !

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  • Les personnages : entre réalisme et naturalisme

Pierre et Jean sont frères, mais tout les oppose : caractère, physique, parcours scolaire... Lorsque Jean apprend qu'il hérite de la fortune de Monsieur Maréchal, Pierre se sent lésé, oublié, une jalousie naissante s'insinue doucement en lui, des préoccupations nouvelles et un comportement que sa famille ne lui connaît pas. Il se replie davantage sur lui-même, parle peu, rentre tard, réfléchit durant plusieurs heures dans le port du Havre, devient désagréable et bougon...

Les questions qui le taraudent le minent, l'empêchent de dormir la nuit, le rendent mauvais et très soupçonneux à l'encontre de sa mère. Pour se détendre, il essaie d'envisager l'avenir de manière positive, se disant qu'il peut accomplir autant de choses que son frère mais en travaillant pour y parvenir ; il imagine son futur cabinet de médecin, cherche des locaux, compare les sommes à payer, pense à son organisation et détermine les prix à pratiquer.

Et pour cela, Guy de Maupassant a poussé toutes ces descriptions jusqu'au naturalisme. Des expressions, des détails, des jeux de mots... autour du personnage de Pierre, tout s'accentue de manière technique et scientifique ! Le naturalisme est un mouvement littéraire, notamment caractérisé par l'oeuvre d'Émile Zola avec la série des Rougon-Macquart. Maupassant est en quelque sorte un prédécesseur de cette idée encore plus développée que le réalisme.

Pour moi, ce grand auteur du XIXe siècle est à mi-chemin entre les deux mouvements littéraires. Et les personnages de Pierre et Jean le montrent bien ! Car si l'ainé est médecin, ce n'est pas pour le simple plaisir de lui attribuer une fonction : les détails naturalistes sont bien présents, même si le roman est plutôt à dominante réaliste.

Jean, le cadet, est doux, calme et bon pour sa famille. Son frère le trouve naïf et simplet, incapable de raisonner justement et de faire bon usage de sa nouvelle fortune ! Je ne vous en dis pas plus à ce sujet, car ce serait vous spoiler. Mais si l'ainé est un homme de sciences, le cadet est un homme de lettres : avocat, Jean donne l'impression d'écouter les conseils de ses parents, qui lui suggèrent de dilapider son argent !

Guy de Maupassant laisse son lecteur se fondre dans cette impression, jusqu'à lui faire partager certains sentiments haineux de Pierre. Les 217 pages nous laissent supposer des frères totalement opposés, mais au final pas tant que cela... La chute de ce roman est belle et quelque peu inattendue, elle nous permet de nous projeter dans une suite et d'imaginer les évènements qui pourraient se produire.

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  • La plume de l'auteur : sublime !

Si l'histoire et les personnages font la majeure partie du travail, la plume de l'auteur fait le reste ! Comment vous dire que j'ai adoré le style d'écriture de Maupassant ? J'avais l'impression de lire un roman moderne, contemporain, avec des expressions du quotidien et des tournures de phrases compréhensibles et immersives... À aucun moment je ne me suis ennuyée, les mots sont choisis mais jamais démodés, ils apportent un coté haletant et une atmosphère pesante à l'histoire.

Je pense que je lirai d'autres oeuvres de Guy de Maupassant, pour comparer sa plume d'un récit à l'autre, voir si je retrouve ce style moderne et addictif ! Parce que oui, j'ai totalement adhéré à ce roman et c'est une lecture coup de coeur pour moi. Le livre n'est pas très gros, les pages défilent sous nos yeux, notre cerveau cherche à comprendre, et la plume de l'auteur est tout simplement sublime !

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En bref, je ne peux que vous recommander de lire Pierre et Jean. C'est un classique de la littérature française, écrit par un grand auteur du XIXe siècle, court, prenant, intéressant, avec une intrigue située au Havre, dans le port, sur la mer... Une belle découverte pour moi, que je relirai très certainement !

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Détails sur ce livre :

Pierre et Jean, publié aux éditions Le Livre de Poche

Collection : Les Classiques de Poche

Auteur : Guy de Maupassant

Nombre de pages : 217 pages

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Je vous dis à bientôt pour un prochain article et je vous souhaite de faire de belles lectures.

Sue-Ricette

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18 octobre 2017

Miss Peregrine et les enfants particuliers - Tome 1

miss-peregrine- Jacob Portman, 16 ans, se souvient qu'il adorait écouter les histoires de son grand-père étant plus jeune. La Seconde Guerre Mondiale, l'orphelinat au Pays de Galles, Miss Peregrine Faucon, les enfants particuliers... Jusqu'au jour où son grand-père l'appelle, paniqué. Jake vient le voir au plus vite et le découvre blessé à mort. Le jeune garçon entr'aperçoit le visage effrayant d'une créature présente sur les lieux, et pour comprendre les dernières paroles de Abe, son grand-père, il va partir à la recherche des enfants particuliers... -

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Je dédie cette chronique à Loulou et à mes ami(e)s Livraddictien(ne)s, avec lesquels j'ai lu le premier tome de Miss Peregrine et les enfants particuliers :) Merci à toutes et à tous, c'était vraiment chouette !

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Mon avis :

J'ai lu ce roman dans le cadre d'une lecture commune sur Livraddict, et j'ai beaucoup aimé ma lecture. Nous sommes sur un roman fantasy/fantastique, avec une intrigue originale et prenante ! Miss Peregrine et les enfants particuliers est une très bonne histoire, seuls deux éléments ont fait baisser ma note.

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  • Jacob : entre héros et personne lambda

Je vais commencer par un des deux points négatifs de ma lecture, à savoir le personnage principal : Jacob. Pour moi, il n'est ni héros, ni Monsieur-tout-le-monde. Sa vie bascule du jour au lendemain, son grand-père meurt dans d'étranges conditions et il doit comprendre ce qui s'est passé.

Je suis d'accord avec l'auteur au premier abord : en allant au Pays de Galles, on ne s'attend pas vraiment à découvrir des enfants particuliers doués de capacités extraordinaires, ni à faire des voyages dans le temps ! Mais j'ai trouvé Jacob trop terre à terre pendant une bonne partie de l'histoire.

Il se croit en plein rêve jusqu'à la moitié du roman environ. Il y a un mieux à partir de là, mais on retombe rapidement dans l'état d'esprit de ce garçon qui n'arrive toujours pas à y croire. Sans vous spoiler quoi que ce soit, vers la fin du livre, Jacob a découvert beaucoup de choses sur le passé de son grand-père. Il est comme lui, mais se refuse à cette idée : lui veut vivre une vie normale.

C'est une facette de ce personnage que j'ai trouvée agaçante. Découvrir une chose à laquelle on ne s'attendait pas du tout suscite toujours l'étonnement et le doute. Mais une fois que l'on a tous les éléments en main, que la vérité s'est imposée à nous, comment peut-on encore rejeter ce que l'on a devant les yeux ?

De plus, Jacob est un personnage assez plat. Avec lui, je n'ai pas ressenti autant d'émotions que le roman de Ransom Riggs voulait en faire passer. À certains moments, il m'a fait penser à Clary dans The Mortal Instruments : plus observateur, que héros. Je trouve qu'il faut savoir doser le niveau d'action dans un roman. Trop de rebondissements, et tout va trop vite. Pas assez, la lecture n'avance pas et le rythme est lent.

Dans Miss Peregrine et les enfants particuliers, le rythme est bien jaugé. L'auteur a réussi à me prendre au jeu de son histoire, tout en ménageant les révélations inattendues ! Pourtant, le personnage de Jacob est parfois trop plat vis-à-vis de certaines situations : il ne réagit pas, ou alors assez tardivement, ou encore pas comme il aurait fallu...

Si mon amie Plouf (je te fais plein de bisous si tu passes par ici ♥) était là, elle dirait : "C'est un personnage intéressant, parce qu'il ne passe pas d'une personne comme toi et moi au héros invincible, qui sait déjà comment se battre et qui a une mentalité à toute épreuve !". Et je suis d'accord, Jacob a au moins ça pour lui qu'il reste humain malgré tout, avec ses peurs, ses doutes, ses points forts et ses points faibles...

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  • La fin du roman : pas une chute en soi...

Rassurez-vous, je ne vais pas vous dévoiler les dernières pages de Miss Peregrine et les enfants particuliers ! Je tenais simplement à éclaircir ce point, qui me semble un peu bâclé par l'auteur. Alors oui, les toutes dernières lignes nous laissent présager un très bon second tome, mais j'ai eu l'impression d'un cheveu sur la soupe. J'aurais aimé avoir une fin plus étoffée, avec une phrase clôturant ce premier tome. Je pense que l'auteur aurait pu la travailler davantage : faire planer le doute du lecteur sur le tome 2, mais ne pas laisser le tome 1 en suspens. En bref, je suis un peu restée sur ma faim ! 

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  • L'intrigue et les personnages

On passe aux points positifs de cette lecture, avec tout d'abord l'intrigue. Ransom Riggs nous propose un roman au titre assez accrocheur et à l'intrigue pour le moins originale ! Miss Peregrine et les enfants particuliers est ce genre de livres que j'apprécie énormément, avec des thèmes inhabituels et/ou peu exploités d'ordinaire dans la littérature fantasy/fantastique.

Avec le livre de Ransom Riggs, nous restons dans notre monde. Seuls les décors, les lieux et le temps changent. La traversée du temps est le thème que j'ai préféré dans cette histoire ! C'est vraiment bien imaginé, à aucun moment l'auteur ne s'emmêle dans ses explications de boucles, de futur et de passé... Bref, j'ai adoré !

Je vous ai parlé plus haut de Jacob, mais les enfants particuliers sont de loin les personnages que je préfère dans ce roman. Millard, le garçon invisible, est drôle, sensible et ce serait super sympa d'avoir un ami comme lui ; Bronwyn, c'est un peu le garçon manqué de la bande : sous sa force surhumaine, se cache une petite fille au grand coeur ; il y aussi Claire, Hugh, Fiona, les Jumeaux, Olive, Enoch et Emma, que j'ai su apprécier à mesure que l'histoire avançait.

J'ai beaucoup aimé aussi le fait que des photos soient incluses sur certaines pages, cela donnait un côté vrai et authentique au roman. Elle représentent pour la plupart les enfants particuliers, mais aussi des lieux, des souvenirs... J'ai trouvé très agréable d'avoir un support pour mieux imaginer l'univers de ce livre.

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En bref, j'ai passé un très bon moment de lecture ! Si vous êtes amateur de fantasy et/ou de littérature fantastique, je vous recommande chaudement Miss Peregrine et les enfants particuliers. Et si vous n'aimez pas particulièrement ces genres littéraires, je vous le conseille également. Mis à part Jacob, qui est parfois énervant et un peu décevant, l'histoire est top !

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Détails sur ce livre :

Miss Peregrine et les enfants particuliers - Tome 1, publié aux éditions Le Livre de Poche Jeunesse

Auteur : Ransom Riggs

Nombre de pages : 436 pages

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Je vous dis à bientôt pour un prochain article et je vous souhaite de faire de belles lectures.

Sue-Ricette

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Lu pour le Pumpkin Autumn Challenge, dans la catégorie Creepy, Spooky, Halloween

11 octobre 2017

Wonder

wonder- August Pullman, dix ans, n'est jamais allé à l'école. Né avec une malformation au visage, il va pourtant intégrer un collège et se faire peu à peu accepter par les autres élèves. La vie est faite de bonheur, de joie, de petits tracas comme de gros chagrins, de réflexions, d'amitié et de solidarité. Wonder est une magnifique leçon de vie, un petit bijou de sensibilité et de drôlerie ! -

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Mon avis :

Avec Wonder, je ne suis pas passée loin du coup de coeur. Ce roman touchant et émouvant n'a pas réussi à me transporter autant que ce que j'aurais souhaité. J'en ai peut-être attendu trop, avec tous les avis positifs que j'ai pu lire et voir sur la blogosphère et BookTube...

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Nous y rencontrons August, un petit garçon de dix ans né avec une malformation faciale. Il n'est jamais allé à l'école, il a appris avec sa mère et le reste de sa famille. Le regard des autres, leur jugement... c'est un frein pour August, qui décide pourtant d'intégrer le collège Beecher à la rentrée.

L'établissement semble accueillant, le personnel à l'écoute. Pour l'aider à s'adapter, le directeur réunit trois élèves pour lui faire visiter le collège. Tout pourrait bien se passer, mais Julian, un des trois collégiens, fait des remarques déplaisantes sur le visage d'August, le bouscule et commence à le prendre à part.

C'est le début de bien des malheurs pour August, qui saura malgré tout retrouver sa joie de vivre.

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Wonder fut une lecture poignante et magnifique, mais je n'ai pas accroché sur certains points. J'ai vécu de très beaux moments en compagnie d'August, mais je n'étais qu'observatrice et l'auteure n'a pas su totalement m'immerger dans l'histoire de ce petit garçon.

  • Les intentions de l'auteure

R. J. Palacio a écrit un roman complètement empreint de réalisme. En effet, la malformation dont souffre August dans l'histoire existe bel et bien, et elle touche un assez grand nombre de personnes à travers le monde. L'auteure a voulu sensibiliser le public à ce genre de problèmes, auxquels chacun peut être confronté au cours de sa vie.

La quatrième de couverture indique : Ne jugez pas un livre un garçon sur sa couverture son visage. Pour moi, cette phrase résume à elle seule l'esprit du livre : ne pas se fier aux apparences. Derrière un garçon au visage repoussant, se cache un enfant au grand coeur, drôle et attachant ! La vie est faite de telle sorte, que tout le monde ne démarre pas et n'évolue pas de la même manière. Mais chacun d'entre nous a droit aux mêmes chances de vivre et de réussir, quels que soient ses origines, ses convictions, sa couleur de peau, son état de santé, son âge, son sexe...

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  • Les personnages et leurs émotions

Si Wonder est aussi unique, c'est pour son histoire ! Parler d'une personne comme vous et moi n'aurait pas un intérêt particulier, sauf si cette personne développe des capacités physiques, mentales ou intellectuelles extraordinaires. August ne lit pas dans les pensées, il ne court pas super vite, il n'a pas une force surhumaine... Il est juste difforme, mais c'est sa différence physique qui le rend si particulier !

On s'attache très rapidement à lui, on entre peu à peu dans son quotidien, entre sa famille et l'école. August est un garçon adorable et courageux, mais pour moi l'auteure n'a pas su restituer toutes les émotions véhiculées par son roman. Peut-être que je chipote un peu, mais je pense que la personnalité des héros de cette histoire, même si elle est recherchée et travaillée, demandait à être encore un peu plus fouillée.

Olivia, la soeur d'August, est tiraillée entre deux émotions : l'amour et la jalousie. Elle aime son petit frère d'un amour incommensurable, mais ses parents se soucient beaucoup d'August à cause de sa santé, et elle se sent un peu oubliée... L'alternance de ces deux ressentis est très bien imaginée, mais j'aurais voulu m'émotionner davantage, vivre l'inquiétude et la sérénité, la tristesse et le bonheur de la famille Pullman.

Seuls deux personnages ont réussi à m'immerger totalement dans le récit, et il s'agit d'August et Jack. Même si je pense que la psychologie d'August aurait pu être légèrement plus approfondie par R. J. Palacio, c'est vraiment un de mes protagonistes préférés avec son ami Jack. Ce dernier est le meilleur ami que chacun d'entre nous voudrait avoir ! L'histoire nous laisse indécis sur ses intentions jusqu'à la moitié du roman environ, mais Jack se révèle être d'un grand soutien pour August.

Tous les deux vont beaucoup s'apporter mutuellement : des jeux, des blagues, ils révisent leurs cours ensemble... Bref, August et Jack deviennent inséparables !

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  • La mise en page

Je ne vous en parle pas très souvent, mais la mise en forme d'un livre est quelque chose d'important pour moi. Wonder est unique autant par son histoire que par la façon dont les chapitres sont organisés. On rencontre plusieurs points de vue : Olivia, Jack, August... et d'autres encore ! J'ai trouvé cet aspect vraiment intéressant, car tous reprennent la même histoire, celle d'August, mais chacun décrit à sa manière et avec ses mots comment il a vu et vécu les choses.

Le récit avance, mais il côtoie aussi le passé de chaque protagoniste. Un point positif supplémentaire, qui apporte ce réalisme dont je vous parlais au début. August souffre beaucoup de sa malformation, et Wonder nous montre également que des gens comme vous et moi peuvent rencontrer des problèmes dans leur vie. Notre différence ne se voit pas forcément, mais elle existe.

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Pour terminer, je dirais simplement que Wonder est un très beau roman. De mon côté, j'ai trouvé que les émotions et la psychologie des personnages auraient pu être davantage développées et approfondies par l'auteure. R. J. Palacio a une plume belle, fluide et douce, adaptée à la jeunesse mais aussi à tous les âges de la vie. Si vous aimez les histoires tendres et émouvantes, les histoires qui délivrent un message fort et de tolérance, celle-ci ne pourra que vous plaire :)

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Détails sur ce livre :

Wonder, publié aux éditions Pocket Jeunesse

Auteur : R. J. Palacio

Nombre de pages : 405 pages

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Je vous dis à bientôt pour un prochain article et je vous souhaite de faire de belles lectures.

Sue-Ricette

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Lu pour le Pumpkin Autumn Challenge, dans la catégorie "Fall" in Love

27 septembre 2017

Fahrenheit 451

fahrenheit 451- Dans une société future, la lecture est considérée comme un acte anti-social. Toute personne détenant des livres est arrêtée et sa maison brûlée par les pompiers. Montag, un de ces hommes du feu, se met pourtant à rêver d'un monde où la lecture ne serait plus proscrite et dans lequel l'imaginaire aurait sa place. Devenu un dangereux hors-la-loi, Montag est traqué à cause de ses convictions et de ses idéaux... -

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Mon avis :

Dans le cadre des cours, et aussi par envie de découvrir un classique de la science-fiction dystopique, j'ai lu Fahrenheit 451. Écrit par Ray Bradbury en 1953, ce court roman est rapidement devenu un récit incontournable. Je n'ai pas été déçue de ma lecture, j'ai même passé un très bon moment en compagnie du pompier Montag.

Cet homme est au service de la loi, il est chargé de faire respecter l'ordre et de condamner les personnes possédant des livres en brûlant leur maison. Un jour, il rencontre une jeune fille, Clarisse, qui lui parle de nature, d'imagination, de retour à des valeurs simples...

Montag est un individu terre à terre, il se raisonne et trouve Clarisse simplement différente mais tenant des propos plutôt étranges. Ses paroles lui reviennent régulièrement en mémoire, et un changement s'opère peu à peu en lui : le monde n'est pas ce qu'il devrait être, les gens ne sont pas heureux, ils sont conditionnés et le loisir est préféré au bon sens.

Commence alors pour Montag une quête dans son amour grandissant pour la littérature et la liberté de tout un chacun de penser...

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À la fois roman d'aventures, roman philosophique, initiatique et futuriste, Fahrenheit 451 fut une belle découverte pour moi ! J'ai su apprécier cet univers fragmenté, dans lequel une manière de vivre est imposée à la population. Les esprits rebelles existent pourtant bel et bien, ils défient les lois et bravent tous les dangers. À travers trois points, je vous propose de découvrir l'oeuvre de Ray Bradbury.

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  • Une société conditionnée

Dans son roman, l'auteur a voulu dénoncer plusieurs choses qui se produisaient durant la seconde moitié du XXe siècle. Replaçons-nous dans le contexte historique de l'écriture de ce roman. En 1953, la guerre est terminée depuis quelques années mais le monde entier est à rebâtir et de nouveaux conflits font leur apparition. Avec la guerre froide qui oppose les États-Unis à l'URSS, reviennent la censure, la propagande, la dictature, l'oppression, la suppression de nombreuses libertés et le conditionnement culturel des populations...

C'est ce que Ray Bradbury a voulu montrer, grâce à des métaphores et une histoire inventée de A à Z. Ces ouvrages sont dits d'anticipation, car les erreurs commises par l'homme qui y sont évoquées sont censées permettre une prise de conscience de la part des gens, afin de ne pas reproduire ces erreurs dans le futur.

Dans l'univers de Fahrenheit 451, lire est considéré comme un crime. Les personnes défendant l'esprit critique et la liberté d'opinion de chacun sont condamnées, leur maison et leurs livres brûlés. Au fur et à mesure que l'histoire avance, on commence à comprendre que les dirigeants ont proscrit la lecture non pas pour des raisons de paix à cause des avis divergents des différents auteurs qui pourraient faire éclater une guerre, mais plutôt par intérêt personnel.

Cette interdiction en vient même à toucher l'intellect des populations, qui sont assommées depuis des années de discours tenus par la "famille". Ces personnes virtuelles, retranscrites par images sur des téléviseurs accrochés aux murs du salon de chaque foyer,  imposent aux gens une façon de penser. Plus personne n'est capable de réfléchir par lui-même et de se faire son propre avis sur la question !

Les écoles sont peu à peu fermées, la culture est progressivement remplacée par du divertissement télévisé. Tout le monde est soumis à une propagande quotidienne et ininterrompue, grâce à des petits écouteurs implantés dans les oreilles en permanence. Fahrenheit 451 pourrait être comparé à l'allégorie de la caverne de Platon, dans laquelle des prisonniers pensent connaître le monde et sa réalité depuis la caverne où ils sont enchaînés depuis leur plus jeune âge. Ils sont contraints d'observer des ombres projetées sur le mur qui leur fait face, des ombres matérialisées par la lueur d'un feu situé derrière eux.

Dans l'allégorie de la caverne, si un des prisonniers réussissait à se libérer de ses chaînes et à sortir au dehors, il serait aveuglé par la lumière et rapidement effrayé à l'idée de découvrir un monde qu'il ne connaît pas. C'est ce que j'ai pu retrouver dans le roman de Ray Bradbury, où des personnages tels que la femme de Montag ne veulent pas affronter leur peur et aller au devant de l'inconnu : ils préfèrent retourner dans la caverne pour rester avec ce qu'ils connaissent, avec leur réalité.

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  • Clarisse, une jeune fille étrange

Guy Montag est pompier, son rôle est de brûler les livres des personnes ne respectant pas la loi. Un jour qu'il a terminé son service, en rentrant chez lui il tombe nez à nez avec une jeune fille. Elle lui dit s'appeler Clarisse et commence à lui parler de la beauté du ciel, de la lune et des étoiles. Montag l'écoute sans vraiment la prendre au sérieux.

Mais après leur entrevue, il va régulièrement repenser à ce qu'elle lui disait ce soir-là. Clarisse est étrange, différente des autres, sensible et nostalgique du temps d'autrefois... S'il était comme tout le monde, Montag l'aurait dénoncée pour ses propos bizarres et suspicion de détention de livres ; au de lieu de cela, il décide de la revoir et apprend avec elle des choses qui lui étaient inconnues.

Sa rencontre avec Clarisse est en quelque sorte le déclencheur de ce changement qui s'opère peu à peu en lui. La jeune fille ne lui a pas explicitement parlé des livres, pourtant elle a nourri en lui un amour grandissant pour la simplicité des choses, le savoir et la connaissance.

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  • Le rythme, l'univers et les personnages

Dans Fahrenheit 451, on ne peut pas s'attacher aux personnages. Ils sont trop peu présents, et même le personnage de Montag est très effacé. J'ai trouvé cela normal de sa part, et l'auteur a vu juste en lui attribuant un caractère plein de doutes et de questionnements. Cela nous amène à réfléchir, et sans s'identifier au héros, on peut se mettre à sa place et imaginer son incompréhension à la découverte de cette face cachée du monde.

L'univers futuriste créé par Ray Bradbury est quasiment inexistant dans le roman. On trouve très peu de descriptions de la ville, des maisons, des lieux de travail... Cette absence de détails accentue l'impression d'inconnu. On se rapproche de Montag, on intègre son "apprentissage" en même temps que lui.

Le rythme est fluide, les pages défilent toutes seules et Fahrenheit 451 se lit rapidement. J'ai parfois eu du mal à comprendre certaines réflexions proposées par les personnages, et je pense qu'une relecture un de ces jours me fera du bien. L'auteur emploie un vocabulaire riche, varié, assez complexe et ponctué de nombreuses métaphores. J'ai trouvé les comparaisons vraiment intéressantes, les exemples sont mieux assimilés par le lecteur.

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Pour terminer, je dirais que les amateurs de science-fiction et de littérature classique peuvent le lire sans attendre ! À défaut d'être une pépite dans le genre de la dystopie, c'est une lecture enrichissante, profonde et qui donne matière à réfléchir. Fahrenheit 451 est un récit initiatique qui pose des problèmes qui existaient déjà au XXe siècle et Ray Bradbury a su y mettre les mots pour expliquer par la fiction ce qui se passe dans notre réalité.

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Détails sur ce livre :

Fahrenheit 451, publié aux éditions Folio

Collection : SF

Auteur : Ray Bradbury

Nombre de pages : 236 pages

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Je vous dis à bientôt pour un prochain article et je vous souhaite de faire de belles lectures.

Sue-Ricette

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